Du business chez Daesh

On entend bien trop souvent parler des atrocités que commet Daesh, il en existe une qui a la particularité de ne pas faire couler de sang : la destruction d’artefacts séculaires, dans les régions passées sous contrôle de Daesh en Irak et en Syrie.
L’État Islamique, dans sa vision extrémiste de la religion, fait tout pour détruire les traces de civilisations antérieures à l’Islam et ainsi nier leur existence. Mais les islamistes tentent aussi, par cette barbarie, de se faire une place dans un monde où ils se sentent incompris (et pour cause). En écrasant toutes les autres cultures, ils peuvent plus facilement imposer leurs propres lois et « valeurs ».
Heureusement, il existe des personnes qui luttent contre cette destruction du patrimoine mésopotamien pour empêcher l’altération de notre histoire mondiale !
Parce que les armées n’ont jamais suffi pour résister lors de guerres, c’est au tour des citoyens du monde de se mobiliser. Que ce soit sur le terrain ou derrière un écran d’ordinateur, la lutte contre ce nihilisme a déjà commencé
Tout d’abord certains prennent le risque de dénoncer ces saccages afin d’y sensibiliser le public et d’ainsi obtenir un soutien, surtout de la part de pays étrangers tel que le nôtre. C’est le cas d’un archéologue de 28 ans qui avait risqué une condamnation à mort, l’année dernière, pour avoir recueilli des preuves de ces destructions en Irak.

D’autres se battent aussi sur place, surnommés les « monuments men » (en référence au film de George Clooney), comme d’autres déjà avant eux pendant la Seconde Guerre Mondiale. Ils s’évertuent à protéger ces vestiges du passé. Pour cela, ils récupèrent les pièces qui sont déplaçables et les éloignent des zones en guerre ou sous contrôle djihadiste. Et dans le cas contraire, ils font de leur mieux pour les sauver des bombardements à l’aide de sacs remplis de sable.

Mais alors comment ces héros modernes se dressent-ils contre Daesh pour sauver le passé ?

Enfin, même une fois que les sites archéologiques ou les musées et leurs pièces ont été détruits, il n’est pas trop tard. Les archives photographiques mais aussi les clichés pris par les touristes permettent une reproduction en 3D. Ces œuvres ont beau avoir disparu, on peut les retrouver sur des musées virtuels ! Et cela ne s’arrête pas là puisqu’avec les progrès technologiques et la découverte de l’imprimante 3D, il est maintenant possible de recréer ces reliques en solide ! Certes cela ne vaut pas l’original (les répliques sont souvent plus petites et en résine à cause des difficultés techniques qu’impose l’imprimante 3D) mais ça vaut toujours le détour et redonne l’espoir.

En plus d’être injuste et violent, ce « gouvernement » est extrêmement hypocrite, quand on sait que, derrière tout ce discours sur l’illégitimité et l’impureté de ces sites archéologiques, derrière toutes ces opérations de communication à coups de vidéos choquantes de destruction, se cache un trafic de ces œuvres. Ne serait-ce que l’année dernière, le pillage d’une unique région de Damas leur a rapporté 36 millions de dollars.

Alors on dit merci aux personnes qui se battent pour empêcher que cela arrive !

Alors si vous êtes disponible en avril 2016, n’hésitez pas à faire un détour par Trafalgar Square à Londres ou par Time Square à New-York, car la fameuse arche de Palmyre y reprendra forme le temps d’une
exposition !!!

 

Claire B.-M. (texte et dessin)