Et si on remplaçait le bac… par une semaine d’initiation aux pratiques SM ?

C’est la question que s’est posé le gouvernement français durant ce mois d’avril. En effet, la France était, jusqu’en janvier 2016, leader européen des pratiques sado-masochistes. Cependant, après le dernier sondage non officiel du 16 janvier, la sentence tombe : seulement 38 % des Français avouent utiliser une cravache durant leurs rapports sexuels, soit près de 7 % de moins que l’année dernière, contre 50 % pour nos voisins allemands et 47 % chez les Anglais.

Des chiffres intolérables selon le Premier ministre Manuel Valls qui s’est exprimé hier lors d’une conférence de presse :

 »La France est déjà en perte de vitesse par-rapport à nos partenaires européens sur des secteurs comme l’emploi ou la vente de bigoudis. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre en plus notre réputation de bêtes de sexe aux yeux du monde.
C’est pourquoi nous travaillons d’arrache-pied sur un nouveau projet de loi qui devrait inverser cette tendance. » (citation approximative)

Cette loi, qui devrait être présentée dans le courant du mois de mai au parlement, a pour but d’initier les jeunes aux nouvelles techniques de masochisme :  »Les sado-masos ont une mauvaise image auprès de la jeunesse » nous explique M.Kissifrot, l’un des députés à l’initiative de l’élaboration de cette loi. »Le but est de remplacer le BAC, ce vieux truc complètement has-been, par un stage d’une semaine pour découvrir les joies du masochisme. Il faut redorer ce blason terni par des films de merde – oui, 50 nuances de Grey, c’est à toi que je pense – et montrer aux jeunes qu’il ne s’agit pas seulement de donner une fessée ou de frotter un glaçon sur les tétons de son partenaire, mais qu’il y a toute une culture en jeu. Le masochisme est un mode de vie et nous voulons en faire profiter nos charmantes tètes blondes. »

Au programme donc : études théoriques avec différentes vidéos de bondage, observation des accessoires et de leur utilisation ( muselière, pince-téton, combinaison de cuir, menottes…), cours d’Histoire  »les SM à travers les époques », étude de la limite qui existe entre masochisme et torture, philosophie de la domination, etc… Il y aura même la possibilité de participer aux cours pratiques, sur autorisation des parents. Mais cela ne s’arrête pas là :

 »Le but est de montrer aux jeunes que le masochisme n’est pas seulement une pratique sexuelle, mais aussi un style de vie, » nous dit M.Kissifrot.

Ainsi, des punaises seront intégrées aux chaises de cours, les bâtiments où se dérouleront les stages seront situés près de stations d’épuration, des pièges à loup seront disposés dans les dortoirs pour dissuader les stagiaires d’aller faire pipi la nuit et les petits déjeuners seront composés de beurre doux.

Malheureusement, le ressenti de la population n’est pas unanime concernant ce projet : certains dénoncent des pratiques  »inhumaines », comme l’impossibilité pour les étudiants de visionner un autre programme que  »touche pas à mon poste » à la télévision, ou le papier toilette remplacé par du papier de verre, alors que d’autres pointent du doigt le manque de diversité dans les enseignements :  »La scatophilie, ça c’est un truc de bonhomme » déclare Jean-Kevin, en terminale S.

Certaines associations rejoignent le front de l’opposition au projet et tentent de tirer la sonnette d’alarme :  »le but de cette loi est clairement de conditionner nos enfant à une seule et unique pratique sexuelle, contre-nature qui plus est. » s’indigne M. Raoul Potachon, leader du mouvement  »les Sados, c’est pas beau ». » Je n’ai rien contre les masochistes, mais je pense sincèrement qu’ils devraient tous crever la bouche ouverte » a-t-il sobrement déclaré avant de retourner dans sa chambre d’hôtel, accompagné d’une chèvre.

Étrangement, l’Église catholique n’a pas encore manifesté son avis sur cette épineuse question, le pape refusant de nous accorder une interview. Nous avons cependant pu recueillir un témoignage du Cardinal de Kervinou, avant que celui-ci ne s’engouffre dans sa limousine à la sortie de la messe :  » Écoutez, mon fils, je suis pressé. Sachez juste que nous ne saurons tolérer de telles pratiques immorales et sataniques. Mais si vous voulez le fond de ma pensée, je trouve cette loi totalement inintéressante : elle concerne les jeunes de 17 ou 18 ans. Ils sont beaucoup trop vieux pour retenir mon attention. »
Il est en ce moment même en garde-à-vue au commissariat de Pouldreuzic.
Alors, ce projet est-il l’amorce du renouveau de la France, ou finira-t-il aux oubliettes ? Nous vous laissons vous forger votre propre avis, mais sachez qu’à la gazette saucisse, nous ouvrons l’œil.

 

Dr Cool

Texte finaliste du concours 2016 d’écriture créative lancé par Charlie Hebdo : « Et si on remplaçait le bac par… »
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