A la date à laquelle j’écris cet article il ne correspond pas exactement à l’actualité. Mais de toutes façons, qu’on soit le 13 novembre, le 7 ou le 11 janvier, le 3 octobre ou le 11 septembre qu’importe que les dates correspondent. C’est un peu comme pour la saint-Valentin (excusez-moi cette piteuse comparaison), les « anti-société de (sur)consommation » diront qu’il n’y a pas besoin d’une date pour célébrer l’amour, d’une autre pour célébrer les mamans, les papas, les grand-mères ! Et que ça doit se faire tous les jours . Et ils ont raison en quelque sorte (même si je me garde bien d’oublier la fête des mères !), il n’y a donc pas de date pour parler des attaques de Paris, ni une autre pour se remémorer les victimes de Charlie Hebdo, du 14 juillet etc. Mais je m’égare.
Parlons du 13 novembre puisque ça va bientôt être d’actualité.
Tout d’abord récapitulons un peu cette sombre et triste soirée qui a frappé Paris ce jour-là: il y a presque un an, tout commence à l’extérieur du stade de France avec le premier attentat suicide à 21h17. La soirée continue entre kamikazes et fusillades dans les rues, cafés, salle de concert et se termine enfin à 00h30 avec l’assaut mené par les forces de l’ordre au Bataclan. Le bilan officiel des victimes fait état de 130 morts (dont 89 au Bataclan) et 413 blessés.
Mais alors les questions se posent : de quelle façon rendre hommage ? Comment se souvenir ? De quelle manière aider ? Pour commencer, il existe un hommage national aux victimes du terrorisme qui a lieu tous les ans le 19 septembre depuis 1998. Cependant, ces deux dernières années cette cérémonie prend une signification tout autre.
En effet, 236 personnes ont trouvé la mort suites aux attentats perpétués en France depuis janvier 2015, ce qui correspond à environ 87% du total des victimes du terrorisme dans ce pays depuis près de 30 ans (271). L’association « Génération Bataclan » cherche des idées pour son projet d’installation d’une œuvre mémorielle face au théâtre du Bataclan rendant hommage aux victimes de cette horrible soirée du 13 novembre. Je vous conseille d’aller voir les projets déjà imaginés sur leur site, il y a de chouettes idées.
Dans la plupart des cas on apprend les nouvelles, on vit douloureusement (ou pas?) les attentats, on a quelques explications et c’est fini, point. Et ça recommence ici, à côté, loin là-bas, on entend, éventuellement on écoute et puis parfois, non. On en a assez mais on s’en veut de se désintéresser de ces catastrophes alors on regarde, on a cette sensation d’incapacité, d’inutilité, on n’est que les spectateurs de ce bien macabre spectacle.
Ensuite, comment se souvenir ? Évidement en début d’article, la comparaison avec la st-Valentin ne visait pas à un discours alarmiste disant de penser chaque jour aux attentats et à leur important nombre de victimes, au contraire ! Il ne faut pas s’enfermer dans sa tristesse et sa peur et je ne prétends pas être la première à vous le dire, loin de là ! C’est vrai qu’entre état d’urgence, plan vigipirate, certains qui parlent de troisième guerre mondiale, il y a de quoi être « un peu » apeuré(e).
Désormais je propose un remède à cette peur, qui fonctionne aussi très bien contre tous ces amalgames stupides sur les musulmans et les maghrébins: informez vous! Tentez de comprendre, parce qu’après tout, un centre de déradicalisation, sait-on vraiment ce que c’est ? Et puis le Coran il dit quoi dans tout ça? Il se passe quoi en Syrie ? Et bien d’autres questions encore.( cf. encadré).
Et pour finir, de quelle manière aider ? Je n’en sais rien. On peut peut-être simplement s’inspirer de cette phrase d’Étienne Barilier, le philosophe dit: « Le contraire de la violence, ce n’est pas la douceur, c’est la pensée. ».
Alors, si on continuait à vivre, sans nier le danger mais sans plonger dans cette peur, ces amalgames, cette haine? Moi je vote pour !
Lise