Trumpinou, mon chouchou !

Trump, 45e Président des États-Unis. Voilà c’est dit. Les Américains en fête (pas tous, heureusement), et le reste du monde qui se dit : « Mais comment en sont-ils arrivés là ? ». Alors oui, posons nous la question. Comment Donald Trump, ancien animateur de télé-réalité est-il devenu président ?

Commençons par définir le personnage. Premièrement, Trump est vieux. Il est né au États-Unis en 1946 et a développé une passion pour les perruques et le fond de teint afin de cacher ses 70 ans. Deuxièmement, il est riche. Il a fait affaire dans la société de son père et possède plus de 10 milliards de dollars. Troisièmement, ses grands parents étaient allemands.
Donc l’Américain « pur souche » qu’il est, peut rentrer chez lui. Quatrièmement, il était animateur de télé-réalité. Classe. Cinquièmement, Hillary a obtenu plus de voix. Deux millions de voix supplémentaires pour la candidate, c’est le plus gros écart entre deux candidats dans l’Histoire des USA. Sixièmement, il est devenu Président de la plus grande puissance mondiale le 8 novembre dernier.

Ça fait mal.

Pourquoi alors est-il donc devenu président ?! Parce que c’est divertissant. Comme une émission de télé-réalité. C’est la preuve qu’il fait bien son job. Sans se mentir, si Hillary avait gagné, personne n’aurait écouté son discours de victoire. L’histoire écrite d’avance est sans intérêt, elle ne donne pas l’impression de vivre un moment important.

Reconnaissons-le d’ailleurs : l’élection de Trump est cent fois plus amusante, et engendre cent fois plus de presse, de reportages, d’articles que l’élection «évidente» de Hillary. Certes, le monde est plus inquiétant, plus vulgaire, mais aussi plus excitant depuis qu’il est devenu le quarante-cinquième président des États-Unis. Le président de la prmeière puissance mondiale.

Donald Trump a su convaincre les extrémistes parce qu’il l’est lui même. Mais là où il est fort, c’est pour tous les autres. Lorsqu’il arrive sur un plateau pour un meeting, Hillary fait de la politique, Trump fait le show. En bref, il ont tous les deux fait leur métier respectifs. Le truc, c’est que Trump est plus intéressant.

Il est vulgaire, provoquant, maître des petites phrases choc et c’est ce côté « beauf » qui a fait oublier aux Américains qu’il est riche.

Il a réussi à faire oublier à des millions d’Américains (encore une fois, il ne s’agit pas de tous) qu’ils ne vivent pas dans le même monde que lui.

Comme l’a dit Arthur Dreyfus, outre sa haïssable vision de la société, fondée sur l’opposition de chaque catégorie (Blanc contre Noir, pauvre contre riche, normal contre marginal, étranger contre Américain ), ce qui est le plus inquiétant, c’est son rapport à la jouissance. Ses opposants républicains avaient des idées, lui avait des affects. Ses opposants faisaient de la politique, lui faisait du narcissisme.

Cette pathologie porte un nom : l’absence de surmoi. Jouir, donc, de tout sans considération du lendemain, récuser les engagements sur le climat, polluer davantage, détruire les accords de paix, insulter impulsivement, édifier de nouvelles tours ; comme si le fait de jouir permettait de mater la mort.

En enterrant la pulsion de mort, Trump a su faire croire à ses électeurs qu’ensemble ils connaîtraient la vie éternelle. On verra….

Louna (relue par Lol)