Une toile ? Un Split ?

Récemment, je suis allée au cinéma voir Split, le nouveau film de M. Night Shyamalan. Je l’ai beaucoup aimé, en partie grâce à l’immense talent de James Mc Avoy, qui joue Kevin, le personnage principal mais aussi parce qu’il traite d’un sujet dont on entend peu parler : le trouble dissociatif de l’identité, aussi connu comme le trouble de la personnalité multiple.

Entre 2 bouchées de pop-corn, parce qu’il faut bien se nourrir, j’ai pu profiter du film et découvrir cette maladie. J’ai décidé de vous en parler aujourd’hui. Et oui, c’est le Printemps du cinéma ! Pendant trois jours, jusqu’à demain donc, tu peux aller au ciné pour 4 euros la séance dans tous les cinéma de France.

A votre place, j’irai donc voir Split. Le film est rythmé par des moments d’angoisse, de surprises et de suspense. Mais aussi de rires ! De prime abord le scénario peut sembler classique : 3 jeunes filles se font kidnapper. Mais on découvre, assez vite que la personnalité de Kévin, le personnage au centre de l’intrigue, est bien plus compliquée que ce que l’on pourrait croire. En effet, il est atteint du trouble dont je vous parlais précédemment, le trouble dissociatif de l’identité, plus couramment appelé TDI. Celui-ci apparaît souvent dès l’enfance, après un traumatisme. La youtubeuse Swan Neptune, atteinte de ce trouble, explique sur le Net que lorsque un enfant, atteint de ce trouble, était sujet à un traumatisme, il se disait que ce n’était pas lui qui vivait cela. Ainsi, c’est comme si son cerveau se séparait en plusieurs parties.

En grandissant, ces différentes parties vont se transformer en différentes personnalités, qu’on appelle également des alters.

Chaque identité peut prendre le contrôle du corps à n’importe quel moment, ce qui peut engendrer des sortes d’amnésies : quand une des personnalités qui composent la personne fait quelque chose, c’est comme si c’était quelqu’un d’autre qui le faisait. Swan Neptune, prénommée Lou, explique que le TDI engendre différents symptômes tels que des amnésies ou des crises de dissociation. Ses alters, qu’elle condisère comme des « amis très proches », se présentent sous différentes formes et personnalités : tout comme le petit garçon qui habite le corps de Kevin dans Split, Lou a une personnalité représentant une petite fille, mais également des personnalités de genre masculin, ou encore une qui s’apparente à un personnage fictif qui existe déjà : Harley Quinn.

Après ces éclairages, revenons au film Split : ce thème du trouble mental y est bien abordé, grâce aux différentes personnalités qui sont très bien incarnées par James Mc Avoy. On arrive à les distinguer et à les différencier. Ainsi, ce thriller psychologique dresse le portrait d’une personne atteinte de ce trouble et permet de mieux comprendre et d’appréhender ce dernier. Un bémol cependant, et pas des moindres : le film véhicule les nombreux clichés que les personnes non-atteintes peuvent avoir sur ce trouble. Il présente le TDI comme quelque chose de dangereux, car Kevin a des personnalités violentes envers les autres. Il est vrai que ce trouble est un excellent moteur à histoires. Prenez le cas de Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde, court roman écrit par Robert Louis Stevenson, qui dresse le portrait du Docteur Jekyll, obsédé par sa double personnalité : un bon côté et un autre mauvais et violent, ou encore de Norman Bates, personnage créé par Robert Bloch dans son roman Psychose, qui a 3 identités, dont une tueuse. Pour Lou, Split confirme donc les clichés et fausses idées que transportent le cinéma et la littérature : elle affirme que ce trouble n’est pas dangereux pour les autres et que, comme pour n’importe quelle autre maladie mentale, ces représentations négatives ne font qu’amplifier la peur et le renfermement sur soi-même qu’une personne atteinte de ce trouble peut rencontrer.

Malgré cela, Split est pour moi un film très intéressant de par le talent des acteurs – 23 personnalités le Kévin ! – , le scénario surprenant et la dimension psychologique saisissante ! En plus, on en apprend plus sur le TDI… Vive le printemps et vive le cinéma !

Kloé

(illustrations : extrait de l’affiche du film et image extraite)