Qui n’a jamais, pendant un cours ou un examen, cru entendre un troupeau d’éléphants passer devant la salle ? Pour lutter contre les nuisances sonores subies par les élèves, une solution a été envisagée par le Parlement : le port de chaussons obligatoire dans les établissements scolaires.
Cette mesure a été proposée lundi matin à l’Assemblée Nationale par Isabelle Attard, députée de la Commission des Affaires Culturelles et de l’Éducation. Il s’agirait selon elle d’une solution pour réduire le stress des étudiants et encourager le respect d’autrui. « Le calme appelle le calme », dit-elle pour défendre son projet. Autrement dit, si les élèves font moins de bruit en marchant, ils cesseront également de parler, naturellement encouragés par le silence ambiant.
Sa proposition a reçu un accueil mitigé au sein de l’Assemblée : approuvée par certains qui la voient aussi comme un moyen de diminuer les discriminations scolaires liées au port de chaussures de marque, elle a cependant de nombreux opposants et les délibérations s’annoncent encore longues.
« C’est absurde, déclare Patrick Bloche. Nous nous battons pour que les élèves portent des tenues décentes à l’école et elle veut les faire venir en pyjama ! »
Un sentiment d’incompréhension partagé par d’autres parlementaires qui ne voient dans cette mesure qu’une « idée loufoque et inutile qui discrédite l’Assemblée à quelques mois des législatives ».
Les experts en matière d’éducation et de psychologie de l’enfance l’affirment : la sécurité procurée par un environnement serein et familier favorise la concentration et le travail. On étudierait donc plus efficacement en portant des chaussons ? D’après une étude réalisée dans deux classes d’une école danoise en 2014, le bavardage serait réduit de 31 % dans ces conditions, avec des élèves plus studieux.
La ministre de l’Éducation ne s’est pas encore prononcée sur la question mais si le débat se poursuit, il pourrait bien être un enjeu de société pour le président à venir. Mais comme nous sommes le 1er avril, cela ne risque pas d’arriver.
Amanda Vrile