Dans la peau

Bon, je ne vais pas faire un cours sur l’apparition des tatouages dans l’Histoire. Mais, il faut quand même savoir que ça remonte à loin et que c’est plus ou moins mal vu d’être encré. Et à mon plus grand désarroi, bien que nous soyons dans une société dite « évoluée », la tolérance vis à vis de cet art pré-historique n’est toujours pas d’actualité.

Brefouille, cela n’empêche pas la cote de popularité des tatoos de venir en force.

Et bien oui, depuis plusieurs années, les tatouages sont devenus tellement stylés que tout le monde en veut (en fin presque). Même nous les mineurs, pouvons en obtenir, à condition que papa et maman soient d’accord.

Il faut savoir, que NORMALEMENT pour se faire tatouer, il faut avoir 18 ans. Très peu de tatoueurs acceptent donc de tatouer des mineurs, car cela peut

engendrer des complications telles qu’une mauvaise cicatrisation si le tatouage n’est pas désinfecté correctement, s’il y a des covers à faire pour rattraper le potentiel désastre ou bien des plaintes des parents si

les chiards parviennent à faire signer l’autorisation d’une autre manière…. Attention aux allergies à l’encre…

Et si vos parents refusent, prenez exemple sur ces petits malins qui ont eu la MAGNIFIQUE idée de se faire tatouer par le copain du copain qui connaît la cousine de la voisine en espagnol qui a les cheveux verts (chacun son choix)et qui a une machine ainsi que quelques notions de dessins.

Mais faut quand même savoir, mes loulous, que c’est pas parce que Truc Muche, il dessine hyper bien, que le tatoo va être hyper trop méga cool. Bah oui, mon coco, le pote en question, on n’est pas sûr qu’il désinfecte son matériel comme il faut et qu’il ne va pas se louper au moment de l’encrage. Imagine ta surprise quand tu vas voir le rendu, ton magnifique panda qui devait être tout mignon et bah il va ressembler à un troll qui sort de boîte et qui a fumé toute la nuit. C’est papa et maman qui vont être contents quand vous allez à la piscine !

Bon, je ne pouvais pas finir mon article comme ça, sans preuve. Donc, j’ai rencontré deux adultes qui se sont fait tatouer alors qu’ils étaient mineurs, dans deux circonstances complètements différentes. J’ai recueilli leurs témoignages.

En premier, il y a Laïd, 48 ans, qui s’est fait tatouer à 15ans, en soirée, par un pote alors qu’il était (un peu) « fatigué ». Au réveil, PA,F apparition divine :des tatoos tout pourris sur les bras. Mais bon, quand on est jeune « c’est cool et ça ne dérange pas ». Et puis un jour, il est temps de prendre ses responsabilité surtout quand on est papa.

Mais voilà, c’est pas facile de trouver un travail avec des tatoos ratés sur les bras, disons que les patrons n’aiment pas trop ça. Au final, il a quand même trouvé un travail en tant que cariste conducteur. Le problème ? Son rêve était de devenir cuisinier, et pas moyen de trouver un maître d’apprentissage. Son manque de jugement à 15 ans s’est répercuté sur sa vie professionnelle, lui fermant des portes.

Aujourd’hui, il a eu recours à un cover pour rattraper le carnage. Il a d’ailleurs interdit à sa fille de se faire tatouer au même age que lui pour ne pas qu’elle subisse les mêmes désagréments.

Mon second exemple, est Charline, 37ans et psychologue. Elle a fait son premier tatoo à 16 ans chez un pro (nul apparemment) à Laval. Le tatouage, a été fait sur son omoplate gauche, un choix personnel en accord avec celui de sa grande sœur qui l’a fait au même endroit. Pour que les deux sœurs aient un lien ensemble.

Les parents étaient au courant et présents lors de l’encrage. Le seul regret vis à vis du tatoo est que celui a dû être recoloré 10 ans plus tard. Contrairement à Laid, Charline n’a eu aucun problème au niveau de sa vie professionnelle pour la simple et bonne raison que son tatouage n’est pas exposé.

D’ailleurs, la maman accepte que ses fistons se fassent tatouer mineurs à la condition que la demande soit raisonnable et réfléchie.

Donc, si vous voulez vous faire tatouer parce que c’est cool, parce que vous en avez juste envie ou bien pour des raisons personnelles ( rendre hommage ou autres), rappelez-vous de :

– bien réfléchir au dessin,

– de ne pas le faire n’importe où sur le corps,

– de bien choisir son tatoueur,

– de discuter avec lui pour être sûr que vous soyez sur la même longueur d’onde

– que le matériel soit bien à usage unique.

Nous n’avons qu’un seul corps, il faut en prendre soin.

Manon (texte et photos)