Ah Noël ! Cette fête à la base religieuse est un peu devenue une trêve pour beaucoup d’entre nous. On se retrouve en famille, entre amis, avec son chat… Bref, on passe du bon temps. Et je vais peut-être vous apprendre – petit fou tu as hâte de savoir ce que j’ai à t’apprendre ! – que ce contexte de « trêve de Noël » fut fortement apprécié par les soldats de la première Guerre !
Eh oui ! Les fêtes approchent, et les 100 ans de l’Armistice également ! Et bien sachez que ces deux sujets n’ont pas toujours été si opposés…
La première Guerre Mondiale fut plutôt un moment tragique (nous sommes d’accord), mais n’allez pas croire que le rire avait disparu ! Les soldats étaient de joyeux plaisantins et avaient bien gardés leur âme d’enfant dans la poche de leur accoutrement militaire.
Qu’ont-ils décidé de faire en pleine bataille ? Un match de foot tout naturellement !
« What the fuck ! » comme aurait dit Churchill (quoique cela reste à prouver…).
Les gars ont simplement improvisé un terrain de foot au milieu du no man’s land entre les frontières britannique et allemande, pépouze.
Bon après, cela reste du foot, et les scores sont donc passés dans le journal (ils ne le faisaient pas à – attention jeu de mots – …mi-temps !).
On retrouvera ainsi dans « The Times » du 1er janvier 1915 à la suite de la lettre d’un docteur britannique relatant l’événement : « Le régime allemand a eu un match de football contre les saxons, qui les ont battus 3-2. »
Mais l’histoire ne s’arrête pas là !
Comme l’aurait dit Churchill à qui on demandait le secret de sa longévité : « Cigars, whisky and no sport. » (Là, il l’a bien dit par contre !).
Bon et bien, nos soldats allemands et britanniques, ils l’aimaient bien cette devise !
Ils se sont échangé des cigarettes, du tabac, du chocolat … On peut notamment avoir le témoignage de Oswald Tilley :
« Pensez simplement que pendant que vous mangiez votre dinde… J’étais là, dehors, à serrer la main d’hommes que j’avais essayé de tuer quelques heures auparavant. C’était incroyable ! ».
Certains ont même poussé la chansonnette comme le ténor Walter Kirchh off et son chant de Noël (il a même eu droit à un rappel !). Et il ne faut pas croire ! Même si le petit moustachu de 39-45 n’était pas des plus commodes, c’étaient des Poilus au grand cœur que nous avions en 14-18. Les Allemands avaient des sapins, qu’ils ont illuminé de bougies et apportés aux Anglais, puis ils se sont tous offert des cadeaux. Ils n’étaient pas loin de tirer des balles en chocolat pour Pâques ! (Ah oui, mais non : en fait, ils ont également fait une trêve de Pâques. Je retire ce que j’ai dit.)
Un bon souvenir de la guerre qui mériterait d’être maintenu dans la mémoire de chacun. Mais, n’oublions pas que la guerre ne fut pas une partie de plaisir (quoique visiblement ils s’amusaient plutôt bien par moments), cela relève tout de même de l’Histoire française. Le dernier Poilu étant décédé, ce sera à nous, grands-parents aigris (aux cheveux gris), de montrer à nos petits-enfants ingrats (aux cheveux gras) ce que l’on n’a pas non plus connu (d’ailleurs il était chauve).
– Cette dernière phrase a reçu le grand prix du CSSF (Comité de Soutien de la Syntaxe Foireuse). –
Et « Cœur sur vous », comme aurait dit Churchill (j’ai quelques doutes sur celle-là aussi).
Jean-Révolu (dessin d’Andréane)