Écriture inclusive, la langue française en  »péril mortel »?

Un petit point sur l’écriture inclusive, une façon d’envisager le langage qui met les membres de l’Académie Française dans tous leurs états et (certains) défenseurs de l’égalité homme-femme en joie.

D’après l’agence de communication d’influence Mots-clés (qui a édité un Manuel d’écriture inclusive), l’écriture inclusive désigne l’ensemble des attentions graphiques et syntaxiques qui permettent d’assurer une égalité de représentations des deux sexes. Concrètement, ça repose sur 3 conventions d’écriture :

– Accorder en genre les noms de fonctions, grades, métiers et titres.

– User du féminin et du masculin, que ce soit par l’énumération par ordre alphabétique, l’usage d’un point milieu, ou le recours aux termes épicènes (dont la forme ne varie pas du féminin au masculin).

– Ne plus employer les antonomases (majuscule de déférence) du nom commun « Femme » et « Homme ».

Alors Mots-clés a-t-elle raison en disant que  »Pour faire véritablement changer les mentalités, il faut agir sur ce par quoi elles se construisent : le langage. », est-ce que l’écriture inclusive est un bon moyen d’œuvrer pour l’égalité femme-homme ? Ou bien est-ce un“Lavage de cerveau”, un “attentat à la mémoire”, une “agression de la langue par l’égalitarisme”, comme le dit le philosophe Raphaël Enthoven ?

Bien malin celui ou celle qui pourrait donner une réponse tranchée à cette question, car le débat est complexe. D’un côté on explique que ce système d’écriture permettrait de mettre fin à une grammaire aux origines machistes, pour la rendre plus paritaire, et de l’autre on déclare que cela rendrait difficile l’apprentissage de notre langue (déjà pas des plus facile)…etc. Quelque soit le point de vue les arguments sont nombreux.

À mon sens, le principe de l’écriture inclusive n’est pas mauvais (on ne va pas dire non à un peu plus de parité et de visibilité pour les femmes dans notre société), et s’y mettre individuellement ne mènera pas la langue françaaaiise à sa perte. Cependant, l’appliquer à toute la francophonie semble déjà un poil plus compliqué. Et si d’autres langues l’adoptent également, ça risque de créer un sacré chamboulement.

Le fait que cette idée est bien lancée, et que ça être difficile de ne pas s’en préoccuper, alors est-ce que tout ça va être réfléchi, repensé, accommodé pour être officialisé, ou alors on touche à rien ? Peut être que c’est changer nos habitudes qui fait peur, mais qu’on finirait par s’y adapter…

Affaire à suivre.

Teïla

* Termes issus de la Déclaration de l’Académie française sur l’écriture dite « inclusive » du 26/10/17.

(image en Une libre de droit sur flickr.com)