Déjà, commençons avec le début : qu’est ce que l’art ? ( partez pas déjà ça pourrait vous intéresser !), donc l’art, d’après notre ami wikipédia, c’est une activité propre à l’humain qui permet de s’extérioriser (montrer son soi) et qui n’a pas de sens pratique défini ; à part pour le design mais ça on y reviendra peut-être après (car oui la laideur se vend mal !). Nous aurions pu choisir une autre définition mais celle-ci nous plaisait et il fallait bien choisir…
Notre cher ami nous dit aussi que c’est une activité essentielle, la preuve avec les dessins rupestres de la Préhistoire !
Depuis 1795, en France l’école des beaux-arts est là pour répondre à cette demande de créativité et de créer des artistes compétents… Mais que se passe-t-il entre ces murs et les étudiants qui y entrent sont-ils promis à un grand avenir ?
Pour la Gazette Saucisse, nous sommes allés rencontrer des étudiants aux beaux arts de Lorient qui nous ont expliqués et montrés leurs études en tout genre.
Premier constat qui nous a sauté aux yeux : leurs études sont mal reconnues par le public. Franchement, on pourrait penser que ces gens-là ne sont qu’une bande de bohèmes allant de ville en ville avec leurs chefs d’œuvres que seule une poignée d’élus pourrait comprendre. Mais non ! Ce temps là n’existe plus ! Beaucoup sont là pour préparer leurs entrées dans d’autres écoles, pour développer des compétences dans plusieurs domaines comme le design, l’architecture, le webdesign, l’illustration, l’infographie, la vente… Et le taux de personnes voulant devenir artiste à part entière est très faible, ce qui prouve que les beaux-arts offrent une grande variétés de débouchées.
Comment y rentre-t-on ?
Pas de panique, il suffit d’avoir un bac. N’importe lequel : tu peux être en pro, en techno et même en S, car oui, les beaux arts, ce n’est pas qu’un délire de L option théâtre ou art !
Nous, là-bas, nous avons rencontrés des étudiants de tous les horizons. C’est très libre, chacun fait en fonction de ce qu’il a appris avant. Ainsi, les étudiants plus technique utilisent beaucoup, pour la plupart, le graphisme sur ordinateur, tandis que d’autres, plus littéraire ou manuel peuvent partir sur des textes ou des constructions manuelles (poterie, fil de fer, plâtre, cartons) ou du dessins pur et dur…
Le concours est différent selon l’école qu’on veut intégrer. Par exemple les beaux-arts de Paris sont beaucoup plus demandés que les beaux arts de Lorient, comme vous pouvez vous en doutez.
Cependant, quelle que soit l’école visée, le concours se déroule de la même façon : une admissibilité sur dossier pour commencer. Celui-ci est constitué de votre dossier scolaire mais surtout de votre dossier artistique ou « book » ainsi qu’une note d’intention pour le présenter. Attention, chaque école a ses normes, parfois strictes ; par exemple votre book ne pourra contenir des dessins excédant 1m par 1m20.
Une fois cette étape franchie, restent les épreuves d’admissions, écrites et/ou pratiques (culture générale et surtout artistique, dessin…) suivies d’un entretien oral face à un jury. Souvent il faut présenter son dossier artistique, ( ou book ) et toujours montrer sa motivation et sa personnalité.
Le concours en lui même ne demande pas un niveau particulier en dessin, rassurez vous ! Il ne faut pas être Van Gogh en peinture pour l’obtenir ! Ce qui compte le plus, c’est votre production personnelle et vos idées. Donc, gardez vos carnet de croquis, arrachez les pages de cours couvertes de dessins et gardez les ! Là-bas, on vous posera tout le temps la même question : pourquoi tu fais ça comme ça ? Pourquoi avec ça ? Les professeurs sont là vraiment pour vous orienter dans vos choix et pour vous aider à donner du sens à vos travaux. Mais ils interviennent peu dans vos réalisations techniques…
Et les études ?
En ce qui concerne le nombre d’heure de cours, il est équivalent à environ vingt heures de cours « magistraux » et le reste c’est du travail en autonomie, mais toujours avec les profs à disposition. À Lorient, par exemple, il y une trentaine de professeurs qui sont présents pour leurs étudiants.
Lorsque vous serez en première année (dans l’éventualité, on ne sait jamais), vous chercherez votre ligne de développement.. Késaco ? Une ligne de développement, c’est un grand thème comme « l’art et le réchauffement climatique ». Bon, j’avoue, celui-là ne fait pas rêver, mais vous savez l’heure qu’il est au moment où nous écrivons cet article ?!?
Chose importante, en première année, ce qu’il faut retenir, c’est qu’il n’y a pas de filières (filière communications, théâtre, arts, design, etc.). C’est une année de recherche de soi, avec un emploi du temps léger afin de travailler sa technique personnelle et son projet d’orientation…
Pour les années suivantes, 2 filières sont possibles aux Beaux Arts de Lorient : Art jusqu’au master ou Communication niveau BTS. En 3ème année, vous commencerez à monter des projets artistiques et à créer des travaux exposables tout en découvrant les limites de l’art (si il y en a…).
En option Art, les étudiants sont assez libres même s’ils ont des thématiques imposées. Vous pourrez passer vos journées à dessiner en autonomie pour présenter votre travail achevé ou non à chaque fin de semaine. On vous posera des questions sur le sens caché de votre oeuvre… C’est une mise au point de votre travail, vous pourrez en profiter pour leur soumettre vos idées sur des œuvres à venir comme travailler sur de la vidéo avec une vision à 360° ou sculpter du bois. Il y aura tout de même une partie théorique sur les artistes qui ont réalisés des travaux sur le même thème.
Les étudiants en option Communication, au contraire, dessinent moins et font un gros travail de mise en page sur Photoshop, Indesign ou encore Illustrator. Ils apprennent à réaliser un support de communication (d’où leur nom) avec de la vidéo, ils explorent le domaine de l’édition mais ne travaillent pas forcément la publicité (mais beaucoup quand même).
Et après ?
À la fin de vos études, vous obtiendrez le DNA (Diplôme National d’Art) et vous pourrez continuer avec un master, vous lancer comme artiste en freelance (en temps qu’indépendant) ou encore faire de la médiation culturelle (d’après notre ami Wiki, ce serait l’espace de relation entre le spectateur et des objets culturels, des patrimoines et des connaissances diverses). Certains changent même totalement d’orientation. Grâce aux beaux arts, ils ont acquis une débrouillardise et une autonomie qui leur permettent de trouver du travail.
Nous avons rencontré un futur directeur artistique en jeux vidéos (on le lui souhaite en tout cas). Sur le plan de l’avenir, il n’était pas inquiet car ce domaine est en plein essor et comme il n’y a pas d’école d’animation en Bretagne, il y a plein de demandes où le salaire va de « 2 000 à 15 000€ » nous a-t-il confié. Selon une étude récente, les titulaires d’un bac+4 en art étaient 71 % à occuper un emploi moins d’un an après avoir obtenu leur diplôme. À titre de comparaison, les diplômés en “physique, chimie, biologie, géologie” et “économie” ont plus de mal à s’insérer : leur taux d’emploi ne s’élève dans la même étude qu’à 60 %…. On est donc loin de la pauvreté et de l’artiste bohème qui erre désespérément en quête de travail, d’argent et de reconnaissance.
En conclusion, si vous aimez créer, les Beaux Arts sont une bonne manière d’apprendre, de vous former et de vous épanouir ! Vous serez libre de vos créations une fois directeur artistique !