Internet, c’est super. On peut être informé de tout, tout le temps. On sait tout avant tout le monde. Les réseaux sociaux c’est génial aussi, on y apprend des tonnes de nouvelles infos ! Mouais…. Ce n’est pas faux : à l’ère des nouvelles technologies, les réseaux sociaux ont pris une place si importante dans nos vies qu’on a souvent tendance à leur faire confiance, un peu trop confiance. On a l’impression de s’informer mais finalement, ne serait-on pas plutôt face à de la désinformation ? Vous avez sûrement déjà entendu quelqu’un vous dire « ne crois pas tout ce que tu lis sur Internet », non ? T’as déjà lu des trucs fous et pas crédibles sur le net, n’est-ce pas ?
En effet, tu as peut être eu l’occasion de lire qu’il pleuvait des requins blancs en Floride, qu’un babouin gay a terrorisé des villageois et violé cinq hommes, ou que Frida Sofia, 12 ans, a donné des signes de vie depuis les décombres du collège où elle était coincée, après le séisme de magnitude 7,1 ayant frappé le Mexique. Mais cette Frida Sofia n’a jamais existé et les autres informations sont bien sûr, absurdes. Or, elles ont bel et bien été publiées sur internet comme de réels faits divers. Et des millions de personnes ont cliqué et sont tombés dans le panneau…
C’est ce que l’on appelle des Fake News. Qu’est-ce que c’est exactement ? Ce sont tout simplement des informations mensongères. Si cela s’arrêtait là, rien d’extraordinaire : ce ne sont que des rumeurs… Mais ce qui fait des Fake News un véritable phénomène, c’est la vitesse à laquelle elles se diffusent. En effet, conçues pour se répandre comme une traînée de poudre, elles sont pensées dans la logique des réseaux sociaux. Leur but : on s’indigne, on clique, on partage en masse et le résultat donne de l’argent à l’auteur de cette info.
Mais ce qui est faux ne relève pas forcément des Fake news : ce n’est évidemment pas facile de faire la différence entre une simple intox et une Fake new. Cette dernière a la particularité d’être délibérément mensongère et d’avoir pour but de se propager à une vitesse folle sur les réseaux, comptant sur notre complicité, et nos difficultés à discerner le vrai du faux, pour être relayée.
Mais alors, comment se sont-elles développées ?
Tout d’abord, zoom sur le passé : les fausses infos ont toujours existé sur internet, d’abord sous forme de « hoax » : des canulars circulant par mails puis sur les blogs. Si on remonte encore plus loin dans l’histoire, jusqu’au siècle des Lumières plus précisément, on peut y trouver les racines des fake news : les libelles. Ce sont, au sens premier, des petits livres contenant des ouvrages ou des textes courts. Mais les libelles sont vite devenues des moyens de diffuser, anonymement, des accusations scandaleuses ou mensongères, et de présenter des rumeurs comme des vérités.
Ce phénomène atteindra son paroxysme grâce aux Fake news. Cette expression s’est propagée un peu partout à l’été 2016, surtout dans le milieu politique. En effet, Donald Trump a notamment acquis une partie de sa popularité grâce aux fake news. Alors qu’il craignait que l’élection soit truquée lorsqu’il était à la traîne dans les sondages, M. Harris, jeune diplômé américain en sciences politiques, a créé un site destiné à ruiner la crédibilité d’Hillary Clinton lors de la présidentielle. Cela en comptant sur la grande méfiance des partisans de Trump à l’égard des médias. Son article à propos d’une urne remplie de faux bulletins, partagé par 6 millions d’internautes, lui a rapporté 5 000 dollars, et son site, grâce à des publicités de Google, 22 000 dollars. Plutôt pas mal pour des histoires inventées de toutes pièces ! Tout comme lui, Ernest, journaliste Zimbabwéen, écrit de vrais articles, mais aussi des fake news. Dans un article du magazine Courrier international, il dit n’être « pas né avec une cuillère en argent dans la bouche » et donc n’avoir pas les moyens de vivre de son talent , qui est le journalisme. Zimbabwéen, écrit de vrais articles, mais aussi des fake news. Dans un article du magazine Courrier international, il dit n’être « pas né avec une cuillère en argent dans la bouche » et donc n’avoir pas les moyens de vivre de son talent, qui est le journalisme.
En effet, il utilise les revenus de la désinformation pour financier son travail sérieux : « les histoires sur les babouins gays, sur les pasteurs qui affirment être allés au paradis, voilà ce qui cartonne ». Les fake news au service du journalisme ? Il nous aide encore moins à discerner le vrai du faux, ce Ernest !
Alors c’est quoi la solution pour lutter contre les fausses informations ?
La censure ? Et la liberté d’expression dans tout ça ? En effet, on ne peut pas l’interdire, quitte à ce que ce qui est dit soit faux. Néanmoins, certains réseaux sociaux, comme Facebook et Twitter, ont recours à des sites de « fact-checking », c’est-à-dire de vérification des faits. Il a été estimé que 129 sites pouvaient être jugés actifs dans la détection et dénonciation des fake news, en 2017. L’efficacité de cette méthode reste donc à prouver.
Tout ça pour dire que, oui, sur Internet, tu peux t’informer, informer les autres, partager des infos etc, mais si tu es du genre à te fier seulement aux gros titres tels que « le tueur de Las Vegas est… » , ce serait bien que tu te renseignes sur les autres sites qui ont pu parler de cette info, sur la page web sur laquelle elle se trouve mais aussi sur la tournure : problèmes de ponctuation, de grammaire, d’orthographe… Bien sûr cela ne veut pas dire que si l’article est bien écrit et bien formulé, il est obligatoirement vrai : des mensonges peuvent être bien maquillés !
Il y aurait encore des tonnes et des tonnes de choses à dire sur ce phénomène et on va dire qu’on n’a pas vraiment mis en lumière la vérité sur les fake news, j’espère néanmoins t’avoir fait réfléchir sur ce sujet et mis des mots sur cette idée que tout n’est pas vrai sur internet, mais que tout n’est pas faux non plus. Pas simple hein !
Kloé (dessin d’Adélie)