Pour la bonne compréhension de l’article qui va suivre, tous les termes anglais seront traduits avec le plus grand soin.
ASMR est l’acronyme pour : Autonomous Sensory Meridian Response que l’on peut traduire par « réponse sensorielle maximale automatique ». Certes, même une fois traduit, cela ne paraît toujours pas clair. Alors voilà, l’ASMR peut être décrit comme une technique de relaxation. Cette dernière est née aux Etats-Unis en 2010, grâce a Jennifer Allen, créatrice du terme. Cette technique provoque une étonnante sensation de bien-être souvent traduite par un picotement qui part du crâne et se propage à l’ensemble du corps. Ces frissons et/ou picotements sont communément appelés « triggers » (déclencheurs), on peut dire alors que l’on ressent des « tingles » (déclics). Ces sensations peuvent être ressenties grâce à des « whispers » (chuchotements), du « scratching » (grattements), du « tapping » (tapotements), du « crinkling » (crépitements), du « kissing sound » (bon celui-là je pense que vous l’avez) et enfin le plus mystique le « mouth sound » (âme sensible s’abstenir).
Toutefois bien que le but de cette pratique soit de détendre, on l’assimile souvent au porno, mais pourquoi ? Parce que cette sensation est souvent décrite comme un « braingasm » (littéralement orgasme du cerveau). En effet, les « ASMRtistes » se filment en train de produire des sons du quotidien, très près du micro, des sons destinés à provoquer chez l’internaute des sensations puissantes de chatouillements aux vertus antistress. Les sensations ressenties sont parfois si fortes que certains les qualifient donc d’ « orgasmes cérébraux », un terme peu apprécié chez les pratiquants qui, eux, parlent de sensations de plaisir intense non sexuel.
Alors, comment expliquer une telle intensité de sensations ? Certains adeptes décrivent cet état de détente intense comme une « transe hypnotique ».
Depuis l’émergence du phénomène ASMR (qui a généré une hausse de sa recherche de plus de 200% entre 2014 et 2015), ses vidéos ont souvent porté à débat. En effet, sûrement en raison de la popularité croissante de l’ASMR, certaines personnes se sont lancées dans la création de vidéos d’ASMR pour se faire de la youtube money (argent issu de youtube); vidéos dans lesquelles ils (même si l’on devrait dire « elles ») ont trouvé la bonne idée de « mettre du monde au balcon » tout en mangeant nonchalamment une banane en face d’une caméra dans le but de « relaxer » le spectateur. Alors, je ne juge pas, tout le monde fait ce qu’il veut de ses balcons… Toutefois, cela a donné à l’ASMR cet aspect érotique qui n’était pas présent à sa création et qui est loin d’être son but premier. De plus, cela peut donner une mauvaise impression aux personnes qui n’en écoutent pas.
Pour un peu d’historique personnel, cela fait 5 ans que j’écoute de l’ASMR chaque soir pour m’endormir, mais aussi quand je travaille ou encore tout le reste du temps. Pour être très honnête, je suis en ce moment même en train d’en écouter durant l’écriture de cette article, ce qui me permet de me concentrer plus facilement.
Mais si ces vidéos (plus de 10 millions sur youtube !) font de l’effet à certains, d’autres ne ressentent strictement rien. Il faut alors être capable de lâcher prise…
Pour en revenir à l’aspect pygocole, il y a certaines chaînes qui, à la suite de plaintes, ont été fermées. Comme par exemple, la plus connue : Hungry Lips. Une fois ses vidéos supprimées, elles se sont retrouvées sur d’autres sites web d’hébergement de vidéos… Seulement voilà, peut-on vraiment la considérer comme une ASMRtist ? Quelle est la limite entre la détente et l’érotisme ?
L ou N (dessin d’Aroubisaoudite)