Mes menstrues en conflit avec ma planète, mon corps et mes sous.

Ok, on passe au dessus du fait qu’on a tous été éduqués dans la peur du sang de teuch. On se rappelle que c’est le même sang qui sort par là que celui qui sort de ton genoux quand tu tombes d’un banc.

C’est bon ? C’est pas sale, c’est pas dégeu, c’est pas tue-l’amour. Cimer.

Alors maintenant que le tabou est derrière nous, on peut parler de mon sujet favori au repas de noël : les protections hygiéniques (ça passe super bien entre les huîtres et les toasts). Dans le plus grand des cas, les filles utilisent des serviettes jetables, ou bien des tampons. Je vais pas vous faire un dessin, tout le monde a déjà eu cour en quatrième, vous savez ce que c’est et comment ça s’applique.

Ces protections ont été des révolutions du slip quand elles ont été inventées, elles ont permis de rendre cette période plus facile à vivre. C’est un marché qui fonctionne, pour cause, la demande ne s’arrêtera jamais.

On peut en trouver de toutes les couleurs, de toutes les formes, de toutes les odeurs, avec une multitude de choix de motif à mettre au fond de la culotte. Une fois j’en ai mis plein sur un mur, tout le monde a cru que j’avais refait ma tapisserie. Moi perso j’aimerais bien en avoir avec les croquis de géo du bac dessus, comme ça, bam je vais aux toilettes, et bam, la Chine dans ma culotte. J’aurai 20 au bac.

Ce qu’on sait moins, c’est que ces protections produisent énormément de déchets. Dans une boîte de tampons, on a une boîte général, des sachets individuels, des applicateurs et des tampons. Et tout ça, ça termine dans la poubelle. D’ailleurs, les grandes firmes ne divulguent pas leurs recettes de fabrications des protections, et elles ont le droit de ne pas divulguer ces secrets. Donc, en fait, on ne sait pas ce qu’on met dans le fond de nos slips. Génial. Le pire c’est qu’on continue à les utiliser, en sachant que c’est en contact avec une des parties les plus sensibles de notre anatomie. Il pourrait y avoir, je sais pas moi, par exemple, du chlore et du talc dedans que ça choquerait personne.

Une femme utilise environ 10 000 protections dans sa vie, la majorité de celles-ci ne seront pas recyclées. Et ce sont 0,5 % de nos déchets. Ils mettent 400 à 450 ans à complètement se dégrader. Et pour finir le paragraphe chiffre, sachez quee ça coûte 2 400 euros dans toute une vie.

Avec 2 400 euros on peut faire tellement de choses !! Genre voyager, boire et manger. Et manger.

Il y a peu, la LMDE, une mutuelle, a permis aux étudiantes de se faire rembourser leurs protections. C’est un grand progrès car accepter les règles, c’est aussi accepter les femmes et leur corps dans la société et puis ça permet de garder un peu de thune.

La LMDE promet de rembourser entre 20 et 25 euros de protection par an.

On peut réduire ces chiffres, on peut trouver des moyens de ne pas faire autant de déchets. Il faut que nous changions nos habitudes, pour faire du bien à la planète et à notre corps (et à notre porte-feuille). Par exemple, il existe la coupe menstruelle, la cup, c’est un réceptacle en coupe que tu mets dans ton vagin et qui va recueillir ton sang jusqu’à huit heures, ensuite il faut la vider et la replacer. C’est réutilisable, et hyper pratique.

Les serviettes lavables, sont exactement la même chose que les serviette réutilisables, mais elles sont en coton, donc lavables. Les laver ce n’est pas un incroyable effort, il faut les mettre dans de l’eau froide et les compresser, c’est tout.

Il y a beaucoup beaucoup d’autres bonnes alternatives, la meilleure est celle qui te convient le mieux ! Si tu veux plus d’infos, tu en trouves très facilement sur Internet, notamment sur le site de Madmoizelle.com.

Plein d’alternatives qui font du bien au corps, au porte monnaie, et à notre petite planète. Rien ne te retient de changer tes habitudes. Ce sera bénéfique.

Les règles c’est chiant, c’est un sujet énorme qu’on ne peut pas aborder en un seul article, ça pourrait être une rubrique à elle même. Il y a trop de choses à dire, c’est douloureux, il n’y a aucun traitement, les perturbateurs endocriniens, la pilule et les règles, les règles au travail, les alternatives, le syndrome du choc toxique, comment la société en fait un tabou, les clichés…

De toute façon, faut s’y faire les girls, on n’est pas prêtes de s’en défaire. Perso, parfois, je pense couper mes trompes aux ciseaux pour qu’elles disparaissent de ma vie.

Bisous et bon appétit !

Chloé (Dessin de Romane)