Parcours Sup’, les raisons de la contestation

La semaine passée plusieurs lycéens de Lorient agglomération sont partis sur Lorient place de la mairie, assister à une Assemblée Générale. Puis le lendemain dans la zone du K2 pour manifester.

En ce moment, en France, plusieurs mouvements lycéens font parler d’eux. Pourquoi ? Parce qu’un sentiment d’inégalité, d’injustice, et d’incompréhension grandit.

Les rumeurs autour de Parcoursup et du nouveau bac nourrissent les débats, mais qu’en est-il ? On entend beaucoup de personnes qui se plaignent, pourquoi? Qu’est-ce que ces nouveautés vont opérer ? Quels impacts vont-elles avoir ?

Dans quel contexte Parcoursup a été créé, pourquoi, qu’est-ce que c’est, quel impact ça a ?

POURQUOI ?

LE PROJET

LA REALITE…

Parcoursup s’est crée lorsque APB a montré ses limites. Étaient critiqués :

Le tirage au sort à l’entrée des écoles (169 licences)

– Pour départager deux candidats au même statut, étaient consultés l’origine académique, ordre du vœu et le statut marital

– En 2017 s’étaient retrouvés sans affectation au premier tour 150 000 élèves, et au final, seulement 60 % des bacheliers ont eu leur premier vœu alors que le code de l’Éducation stipule que le premier cycle à l’université est ouvert à tous.

– Dans des filières non sélectives, la plateforme classait les candidats (fac)

Un accompagnement des élèves et des familles désastreux. APB qui devait être une étape formelle est devenu un enjeux. Des conseillers d’orientations qui devenaient des guides d’APB, ce qui est au détriment d’un accompagnement construit sur la personne, sur le long terme.

Un ministère qui ne communique pas, les modalités de fonctionnement de la plateforme restaient floues.

La réponse unique lors du premier tour (une seule réponse dans les vingts vœux demandés)

Ça ne fonctionnait plus car à cause du du babyboom de 2000, il y a plus de demande, et toujours autant places, donc pour départager qui entrera en fac, des tirages au sort se faisaient, en toute discrétion et illégalité.

On peut voir ici, que le problème c’est qu’il n’y a pas assez de places sur les bancs de l’université pour satisfaire la demande.

Donc, le but de Parcoursup, c’est de créer une nouvelle plateforme qui convient à son public. Le projet, concrètement, c’est ça

Personnaliser l’orientation pour faire réussir tous les lycéens.

Des parcours personnalisés et adaptés à leurs profils.

Un accompagnement personnalisé au lycée : deux professeurs principaux, deux semaines dédiées à l’orientation, des conseils de classe qui accompagnent les lycéens dans leur orientation, le chef d’établissement qui donne son avis sur chaque élève.

Une meilleur information sur la réalité des formations : pour que chacun puisse choisir une formation adaptée à son profil : taux de réussite des étudiants, capacité d’accueil, taux d’insertion professionnel, attendus de chacune des formations (compétences et connaissances requises pour suivre la filière).

10 vœux minimum non classés :chaque candidat reçoit une réponse à chacun de ses vœux.

Ce qui a signé la fin d’APB, c’est le tirage au sort, qui a été utilisé à l’entrée des formations de droit, de santé, de sport et de psychologie. Et ça a concerné 66 000 futurs étudiants, et Parcoursup a permis l’effacement de cette tare.

– Mais rapidement, elle a été remplacée par une autre, désormais, il y a une sélection a l’entrée de l’université.

Au lieu d’ouvrir des places pour tout le monde, ils sélectionnent les candidats, placent un entonnoir à l’entrée.

– Des élèves très stressés par cette nouvelle plateforme qu’on leur impose, et des professeurs principaux qui se retrouvent à faire de la psychologie.

Des temps d’aide personnalisés mis en place, qui sont utilisés par les profs pour terminer le programme.

-Une communication qui ne s’est pas du tout arrangée, le ministère entretient l’opacité de la plateforme, ce qui développe un flou

– Des décisions drastiques qui touchent les élèves frontalement, sans les avoir consultés.

– Chaque candidat reçoit une réponse à tous ses voeux, « oui, oui si, en attente d’une place, ou non. »

Oui si, c’est une remise à niveau, c’est une bonne idée, sauf que concrètement, on te dit que tu n’as pas le niveau, tu vas suivre des enseignements complémentaires, avoir des horaires aménagés, un semestre ou année de consolidation intégrés.

– Nombreux sont les étudiants qui ont un travail à côté des études pour subvenir à leurs besoins car les bourses ne sont pas suffisantes, les cours supplémentaires attribués à certains peuvent-être handicapants.

– Le « oui en attente » peut se transformer en non, si début septembre aucune place n’a été libérée. Alors que tout l’été on t’a demandé d’attendre pour avoir une affectation, en septembre, tu te retrouves avec rien.

– On encourage les élèves a faire des études courtes si leur dossier n’est pas parfait, afin d’augmenter le taux de réussite à la fac.

-Tout au long de l’été, des lycéens se sont trouvés sans affectation, et toujours en septembre 3000 lycéens n’avaient toujours pas de places. Pour les placer, ils ont été orientés vers d’autres vœux, qu’ils n’avaient pas sélectionnés, envisagés.

Parcoursup est la nouvelle plateforme en ligne qui remplace APB. Elle permet aux futurs étudiants de constituer un dossier de recueillir les vœux et de donner les réponses. Au lieu d’encourager les élèves, leur donner confiance en eux et les pousser à découvrir ce qu’ils aiment, le ministère a préféré les orienter à faire des études courtes.

Il y a plus de demandes que de places et ils ont préféré filtrer les places à l’entrée plutôt que d’ouvrir des places. Ce qui donne donc : des études longues pour les élèves aux notes excellentes, le reste est dirigé vers des études courtes.

Les élèves sont classés en fonction de leurs notes, et de leur classes sociales.

Lorsque « le but est de faire réussir tous les lycéens », concrètement, ça veut dire qu’on est orientés en fonction de nos notes, de nos possibilités donc, de nos origines sociales. Désormais les élèves sont classés par ordre du meilleur au moins bon. Ça veut dire qu’il y a une sélection avant la première année de fac, ce qui n’est pas en faveur de la réorientation.

En septembre, il y avait 3000 personnes qui n’avaient toujours pas eu d’affectation.

« Au total, sur les 812.000 jeunes inscrits sur Parcoursup, quelque 580.000 ont accepté une proposition, 180.000 ont quitté la plateforme et 40.000 sont dits « inactifs ». »

Parcoursup fait partie d’une loi qui n’a pas été votée, nous sommes les cobayes d’une expérience, la plateforme est testée sur nous. Personne n’a demandé l’avis des lycéens, il n’y a aucun échange entre « la base et le sommet », donc comment est-ce qu’on peut espérer s’améliorer si ceux qui gouvernent, ne vivent pas le quotidien du peuple ? On nous a imposé une loi non votée, qui nous touche, qui influe sur notre futur, et personne n’a communiqué avec les lycéens. Le problème majeur, c’est la communication.

Nous, les lycéens, les adolescents, bientôt jeunes adultes, nous sommes les premiers concernés. Nous sommes ceux qui devons se lever. Ça ne sert à rien de dire qu’on n’est pas d’accord si on reste dans son coin. Si on veut que ça change, il faut qu’on sorte, qu’on se bouge pour que nos voix se fassent entendre, car oui, nous pouvons avoir un impact. On peut changer le présent et on peut changer le futur.

Chloé

Sources : Studyrama, Le Parisien, gouvernement.fr, Libération.

(image libre de droit)