N’en déplaise à nos climato-sceptiques, les rapports du GIEC et de l’IPBES sont clairs : nous sommes dans une crise écologique majeure. Dérèglement climatique, destruction de la biodiversité, épuisement des ressources naturelles… Les répercutions seront dramatiques et irréversibles sur l’environnement, l’agriculture, la préservation du littoral et l’Humanité. Tout nous indique que nous sommes aux prémices de la sixième extinction de masse.
Pourtant, face à cette urgence, nous constatons l’insuffisance criante d’actions concrètes de la part de nos dirigeants politiques et économiques. La jeunesse, consciente des dangers qu’elle encourt, se mobilise partout dans le monde depuis maintenant trois mois : Youth For Climate et Fridays For Future à l’international sont devenus le symbole d’un éveil des consciences vis-à-vis de notre modèle sociétal.
Nous sommes fiers de faire activement partie des 1,8 million de jeunes qui défilaient le 15 mars dernier dans les rues du monde et qui avons défilé, toujours plus déterminés, il ya 2 jours, le 24 mai. Pourtant, depuis combien de décennies entendons-nous parler de militants écolos qui tentent de faire réagir ceux qui les entourent ? Nous ne sommes pas les premiers mais force est de constater que, si rien ne change, nous serons les derniers.
C’est un appel de détresse que je porte ce soir : l’erreur est humaine, systémique, totale. Il est réellement temps de réfléchir à ce que nous voulons préserver : arrêtez de nous cacher les conséquences de nos actes, de contribuer à des projets écocides, de penser qu’il est encore possible – et nécessaire – de croître, de vous contenter de promesses dans l’espoir de ne pas sacrifier un peu de votre confort.
Permettez-moi, pour une fois, de prendre la parole et clamer haut et fort que vous contribuez ouvertement à la destruction de la planète qui a donné la vie.
Devoir quitter nos salles de classes pour descendre dans la rue n’est pas normal.
Devoir, à 17 ans, se demander s’il est encore possible d’éviter l’effondrement de notre ère n’est pas normal.
Devoir travailler, si jeunes, des heures durant, sur des projets de lois et de sensibilisation de notre propre génération n’est PAS NORMAL.
Devoir vivre dans la peur, la colère et la tristesse constante N’EST. PAS. NORMAL.
Je veux obtenir une réelle justice climatique et sociale. Je veux élever mes enfants dans un monde en paix.
Moi, jeunesse, je veux vivre.
Koup (texte et photo)