Vous le savez, nous le savons, la nature décline, depuis longtemps déjà, et les causes de cette perte de biodiversité sont diverses et variées : surexploitation, diminution et destruction des habitats, monocultures, urbanisation, pollution, introduction d’espèces invasives, … mais toutes ont une seule et même source, l’être humain.
Une grande extinction, rappelons-le, est une disparition rapide et globale d’un grand nombre d’espèces ( au moins 75% du vivant ) ayant pour cause un changement climatique, une forte activité géologique ou la collision avec un astéroïde par exemple.
Du fait des activités humaines, plus d’1 million d’espèces sont menacées d’extinction selon l’IPBES (Fondation pour la recherche sur la biodiversité), mais le nombre total d espèces en danger s’élève à 10 millions selon certains chercheurs. Nous sommes donc loin de voir l’étendue des dégâts subis par la faune et la flore.
Depuis l’ an 1500, environ 750 espèces répertoriées se sont éteintes. La rhytine de steller, le quagga, le dodo, le thylacine et bien d’autres se trouvent sur la longue et funeste liste des disparus. Mais nous ne voyons malheureusement que la partie émergée de l’iceberg car de nombreuses espèces, non répertoriées, disparaissent chaque jour sans que l’on s en rende compte.
Le phénomène n’est pas nouveau : on soupçonne aussi l’arrivée des premiers êtres humains (il y a de cela quelques milliers d’années) d’être la cause de la disparition de la mégafaune d’Océanie et de Madagascar. La mégafaune étant l’ensemble des espèces animales qui ne possèdent peu ou pas de prédateur et qui pèsent au moins une tonne. Pour l’Océanie, il s agissait d’oiseaux géants incapables de voler qui dépassaient les 2 mètres de haut tels que les moas. Quant à l île de Madagascar, on y trouvait des lémuriens aux tailles gigantesques, atteignant celles des orang-outans ou des gorilles. Mais ce qui se passe aujourd’hui n’a rien à voir :
le phénomène s’accentue et s’accélère alors que nous sommes au courant de ce qui se passe !
D’après une étude publiée en juin 2013 dans Science Advances, il ya donc déjà six ans, le taux d’extinction des espèces pourrait être 100 fois plus élevé que lors des précédentes extinctions massives – et encore, ne sont pris en compte que les animaux dont nous avons une bonne connaissance.
Pour les espèces domestiques ( animales comme végétales), c’est de diversité génétique qu’il est question : là où on cultivait diverses espèces en rotation saisonnière se trouve désormais de vastes champs de monocultures pleins de pesticides. Là où il y avait diversité, il y a maintenant une uniformisation du système alimentaire, du champ jusqu’aux assiettes, sur toute la surface du globe.
Il nous reste beaucoup de chemin à parcourir en si peu de temps, entre 20 et 30 ans, pour endiguer cette perte de biodiversité.
Cécilien