La fête des Insolents et la Rue Ketanou

Le 26 octobre dernier s’est tenu le festival des Insolents au parc des expos de Lanester. Invités par Regie scène, la société de production de spectacles à l’origine de ce festival, nous avons eu la chance de profiter à fond de l’événement ! Dix artistes étaient attendus pour cette édition. Dans la grande salle, on accueillait les artistes plus anciens et plutôt orientés électro ou reggae (Dub Inc, Deluxe, La Rue Ketanou…) tandis que la petite salle laissait place aux artistes de rap et de techno (Zola, RK, Salut c’est cool…). Le festival était déjà annoncé “Complet” au niveau des ventes 15 jours avant, un succès annoncé qui s’est confirmé le Jour J.

La diversité du public est très visible, mais une majorité de jeunes sont présents. Nous sommes restés dans la deuxième salle, avec au programme Youv Dee, RK, Salut c’est cool, Zola et Hilight Tribe. Les pogos étaient au rendez vous, l’ambiance aussi !

Dans l’autre salle, le public était un peu plus âgé, mais tout aussi intergénérationnel. Point négatif : la bière, c’est de la kro. Mais ça ne nous a pas gâché la soirée car en plus des concerts, nous avons pu interviewer La Rue Ketanou (ITW à suivre ci-dessous). Définitivement, merci Régie Scène et rendez-vous en avril 2020 pour le festival des Insolents version printemps !

Nous avons pu interviewer La Rue Ketanou, un groupe engagé aux airs festifs avec comme fameux slogan “C’est pas nous qui sommes à la rue, c’est la Rue Kétanou”.

L’interview

Alors si vous voulez un peu vous présenter, qui est présent ?

Mourad : On est 3 là, mais on est 4 dans La Rue Ketanou, il y a Pierrot qui n’est pas là c’est l’accordéoniste. Moi je m’appelle Mourad, je joue de la guitare, et je chante. On chante tous ensemble.

Florent : On chante effectivement tous les 4, donc moi aussi je chante je m’appelle Florent, je fais l’accordéon, le banjo et l’harmonica.

Olivier : Olivier, enchanté enchantant, cagette, chant, guitare, peut-être d’autres instruments mais je les ai pas encore trouvés.

Quelles seraient vos influences musicales ?

Olivier : Dans notre musique ? C’est bizarre ça n’a rien à voir avec notre musique. Je suis vieille école, j’aime bien la musique des années 60/70 : le rock, Stevie Ray Vaughan, Zappa, Hendrix, les Doors… Alors tu vois c’est pas proche de ce qu’on fait, mais ça anime, ça donne une certaine flamme aussi. C’est à l’intérieur, on peut garder des âmes rock, des âmes punk, mais après on fait ce qu’on sait faire.

Florent : Et puis on a pleins de références différentes chacun, mais aussi au fur et à mesure du temps, on s’oriente ! En ce moment je suis plutôt dans la musique old time avec le banjo parce que je suis en train de le découvrir, donc ça rentre dans la musique de La Rue Ketanou aussi. Mais nos influences, elles vont effectivement du rock des années 70, aux années 50/60 aussi, aux chants de marins, au rap… tout quoi, on aime tout.

Olivier : On a eu beaucoup d’influences aussi dans l’écriture avec Allain Leprest, avec des amis ! Et ça c’est autre chose dans la chanson car il y a quand même une part belle pour l’écriture.

On a justement une question par rapport à l’écriture, donc comment se passent vos séances d’écritures ? Est ce qu’il y a un rituel particulier ?

Mourad : Il n’y a pas vraiment de séances d’écritures, il n’y a pas de formule : ça se fait un peu spontanément. Souvent on prend le moment qu’il y a, on le transforme. Ou alors c’est chacun un peu dans notre coin et chacun écrit son texte. Mais souvent on va pas s‘imposer “tiens, tel jour on va écrire”, s’il y a un truc qui vient on va le faire.

Quelles sont vos valeurs socio-politiques ? Les thèmes importants de vos musiques ?

Florent : Il pourrait y avoir une valeur à décrire dans les textes, dans ce qu’on dit déjà, on peut avoir une certaine orientation, les gens peuvent s’en faire une. Mais j’aime pas associer ce que je pense personnellement à ce qu’on vit nous en groupe. Le groupe est apolitique. On veux pas une étiquette, mais quand les gens écoutent les chansons je pense qu’ils peuvent se faire une petite idée.

Mourad : Les choses dont on parle le plus dans le fond de nos chansons, c’est beaucoup de liberté et d’humanité. On parle beaucoup des autres autour de nous.

Est ce que les concerts sont toujours des moments assez épanouissants pour vous ?

Mourad : Il y a intérêt ! C’est un peu les seuls moments qu’on a pour faire de la musique ! On adore ça les concerts. C’est ce qu’on préfère je crois.

Florent : Et les scènes c’est pas que les Insolents quoi, c’est aussi les scènes de cafés-concerts, les places de villages,… On aime jouer.

Avez-vous une anecdote de studio, de concert ?

Mourad : La dernière fois quand on a joué avec Public Enemy, c’était ici justement, pour nous ce sont des héros de jeunesse et Florent c’est celui qui les connaît le moins bien. Et j’aurais bien aimé leur faire un check, mais ça s’est pas passé.

Florent : Je croise un des membres, j’avais les mains dans les poches, il va pour faire un check alors je sors ma main y a un mouchoir qui tombe et j’ai fait le check le plus pourri je pense que j’ai jamais vu de toute ma vie. Et quand on sort de scène il me regarde et il fait le geste de l’accordéon. Là, c’était marrant.

Est ce que vous auriez un morceau à conseiller pour les gens qui vous découvrent ?

Olivier : C’est plutôt un disque, un disque qui va sortir le 17 janvier, il s’appelle 2020.

Quel regard portez-vous sur votre évolution, le groupe ?

Mourad : C’est beaucoup de chance de pouvoir continuer au bout de 20 ans, et de se dire que voilà, on a ressorti un disque, on s’estime très heureux ! C’est un énorme privilège, d’avoir pu le faire et de le continuer. Tout peut s’arrêter demain et on sera super content, pas d’arrêter bien sûr !

Qu’est ce qui serait le fil conducteur de votre prochain album ?

Florent : Déjà sur le prochain album on est 4 et on a toujours été 3. Il y a donc Pierrot qui est avec nous, ca nous apporte beaucoup de choses. ça ne change pas La Rue mais ça la nourrit, ça la complète, ça l’influence. Le fil conducteur se dessine de lui même, on découvre notre disque presque nous mêmes après.

Mourad : Y en a qui peuvent faire un album concept avec un fil conducteur, c’est pas le cas ici. Nous on arrive chacun avec des chansons éparpillées.

Est ce que vous connaissez un peu la Bretagne ? Le public breton, est-il particulier pour vous ?

Olivier : Honnêtement, non, puisque partout où on va on a un super public, et je ne m’aperçois pas qu’on est en Bretagne ou ailleurs, le public est toujours super.

Mourad : Moi je trouve qu’ils sont particulièrement festifs, et participatifs.

Le prochain numéro de la Gazette Saucisse porte sur la fête, du coup pour vous qu’est ce qu’une fête ? Et une fête réussie ?

Florent : C’est la fête de la musique ! Nan je déconne, une fête réussie c’est une fête où on a pas prévu de rigoler autant, et finalement on a eu des crampes avant de se coucher.

Olivier : C’est une fête qui fait du bien, c’est l’imprévu, dans la joie et la bonne humeur. Les rencontres aussi, venir à une fête avec des amis mais en rencontrer pleins d’autres. Ca c’est une super fête !

Merci !

Claire et Euriell (textes et photos)