Poumons sur le gril

En Inde, interdiction de vapoter depuis 2019 sous peine d’un an de prison. En Thaïlande, interdiction de vapoter depuis 2014 sous peine de 10 ans de prison ! La cigarette électronique est au banc des accusés : qu’en dit le monde ?

Les USA, foyer de la vape

Depuis juillet dernier aux Etats-Unis, 39 fumeurs de cigarettes électroniques sont morts et plus de 2000 ont eu les poumons endommagés. L’épidémie a commencé dans l’état du Wisconsin, au nord des USA puis s’est étendue à d’autres états. Les symptômes, toux, douleurs dans la poitrine, nausées, sont présents principalement chez les jeunes vapoteurs (80 % ont moins de 35 ans, 16 % moins de 18 ans). Les autorités de santé américaines ont réagi, plusieurs états ont décidé d’interdire la vente des e-cigarettes et des recharges aromatisées qui vont avec (menthe, fruits, crème brulée…). La Food and Drug Administration, l’agence fédérale des médicaments, a récolté plus de 400 échantillons pour tenter de trouver l’origine du mal. L’enquête a révélé alors qu’une majorité des victimes avaient vapoté non pas de la nicotine mais du tétrahydrocannabinol, plus communément appelé THC, le principal composant psychoactif du cannabis. Les jeunes s’approvisionnaient illégalement sur Internet ou dans la rue, des liquides hors-régulation, clandestins ou « maison ».

Mélangé avec d’autres substances comme la vitamine E, nocive quand elle est chauffée, le THC peut venir boucher les poumons et ainsi bloquer la respiration. Les Etats-Unis ont mis en place une interdiction nationale de vente de e-recharges aromatisées, surtout pour protéger la jeunesse.

Quoi d’neuf chez nous ?

De notre côté, la vente des e-recharges est mieux réglementée qu’aux Etats-Unis mais certains consommateurs se procurent quand même des drogues (illégalement bien sûr). La tendance s’accentue ces dernières années mais elle reste toujours minoritaire par rapport au copain américain. Malheureusement, la cigarette électronique est normalement faite pour arrêter de fumer mais elle devient un outil à la mode chez les jeunes.

Beaucoup d’entre nous commencent leur dépendance à la nicotine avec la e-cigarette et il y a en a de plus en plus.

Les médecins repèrent cette hausse puisque des jeunes arrivent parfois aux urgences avec des symptômes qui peuvent être très graves : douleurs dans la poitrine, hallucinations, problèmes cardiaques…

E-cigarette : meilleure méthode pour arrêter de fumer (?)

On ne connaît pas les effets de la cigarette électronique sur le long terme puisqu’elle apparue récemment. Les études menées sur le sujet sont nombreuses mais se croisent dans tous les sens. D’un côté, certains scientifiques affirment que la e-cigarette est la meilleure méthode pour arrêter de fumer. Selon l’agence nationale de Santé publique en France, la cigarette électronique aurait permis à 700 000 fumeurs d’arrêter la cigarette entre 2010 et 2017. Comparée à d’autres méthodes pour arrêter de fumer comme les chewing-gums ou les patchs, la cigarette électronique est bien plus efficace. D’un autre côté, l’E-cigarette peut entretenir la dépendance des ex-fumeurs ou, encore pire, provoquer celle des non-fumeurs. C’est ce qui se passe aux Etats-Unis : beaucoup de jeunes expérimentent le vapotage et deviennent accros sans s’en rendre compte. En 2018, 3.6 millions de jeunes affirment vapoter régulièrement, une hausse de 78% par rapport à 2017.

Incertitudes et doutes pèsent sur la e-cigarette… Conseil d’amie : ne tentez pas le goût tiramisu !

Maïwen (illustration de Cécile)

(image libre de droit sur pixabay.com)