Que la fête commence !

Dès qu’un semblant de société se crée, des « fêtes » et réunions locales s’organisent rapidement. La fête est un rituel auquel nous participons tous. C’est ce qui fonde les liens entre les individus d’une même famille, d’une même ville, d’une même région ou d’un même pays. Il contribue à notre bonheur depuis toujours et se présente sous de nombreuses formes. Des Saturnales chez les Romains à la Saint Patrick des Irlandais, du carnaval de Rio aux bals musette ou aux technos partys en passant par le grand classique des anniversaires avec ses amis, la fête est partout et on adore ça !

La fête : un moyen pour la politique de nous garder sous contrôle.

Eh oui, la fête est également un moyen de maintenir une population sous contrôle. Effectivement, lorsqu’on fait la fête, on ne pense pas à se révolter… (logique !) Et ça, les dirigeants de toutes les époques l’ont bien compris. Déjà dans l’Antiquité, les empereurs romains organisaient des jeux afin de satisfaire la population.

De même, au Moyen-âge, l’Eglise et les autorités religieuses chrétiennes de France mettent en place un calendrier des jours de festivités – qui seront bien évidemment très orientées vers la religion – (messe obligatoire la plupart du temps) tels que l’Ascension, le lundi de Pâques, la Pentecôte, noël, ect. Dans cette société féodale, c’était, notamment pour les paysans et artisans, l’occasion de ne plus travailler et de se retrouver entre eux pour discuter, boire et manger.

Bien que les dates de ces festivités soient communes dans toute la France, la façon dont ces fêtes étaient célébrées variait légèrement en fonction des régions. A noël par exemple, en plus de la messe de minuit et des veillés, des combats de coqs étaient organisés par les jeunes gens au Nord de la France.

Pour info, cette commémoration chrétienne a d’ailleurs remplacé la fête du Soleil célébrée le 25 décembre dans plusieurs traditions païennes, notamment dans la Rome antique il y a plus de deux mille ans !

Et le fun dans tout ça ?!

Depuis toujours, la fête est un moment de joie, de bonheur et de laisser-aller. Les gens font la fête pour se réunir, jouer, bavarder et oublier leurs problèmes. Que ce soit à travers la danse, le chant, la musique ou l’alcool. Les fêtes ont également été un moyen de faire de nouvelles rencontres et, potentiellement, de flirter.

Oui, la séduction a toujours été un point central des fêtes quelles que soient les époques.

La danse était ainsi un excellent moyen de tenter sa chance auprès des uns comme des autres. De ce fait, les bals furent de tout temps très appréciés. Rendus publics en France (bien qu’encore réservés à l’élite socialE) au 18ème siècle grâce au Régent, ils devinrent de plus en plus populaires et accessibles à tous sous Louis XVI. De nouvelles danses originaires d’autres pays ont alors commencé à apparaître et à se franciser telles que la mazurka et la valse au début du 19ème, la polka en 1840. Le tango et le swing sont ensuite arrivés des États-Unis et de l’Amérique du Sud lors de l’entre-deux guerres. Autant de possibilités et de styles de danses présents dans les fêtes permettant aux hommes et femmes de tout âge de se rencontrer.

La fête c’est le moment où on se défoule, où on se libère de ses contraintes et où l’on explore de nouveaux horizons.

La vision que l’on peut avoir de la fête diffère énormément d’un individu à un autre en fonction de son âge et de sa classe sociale. Dans la fête, c’est le rituel qui se déploie : « son rôle est de créer la différence entre l’intérieur d’un groupe et le monde extérieur, et de solidariser ainsi ses membres » comme l‘explique le psychiatre Robert Neuburger. Ainsi la famille resserre ses liens pendant les fêtes de noël (gare aux engueulades politiques !) et les amis pendant la fête du 1er de l’an ! Ces fêtes, au-delà du plaisir de s’amuser, nous aident à trouver notre place dans la famille et dans la société, mais également à mieux supporter les contraintes et les difficultés de notre existence…

En tout cas, une chose est sûre : ça fait des milliers d’années qu’on fait la fête alors c’est pas demain qu’on va s’arrêter !

Titif (illustration d’Adélie)