Opération Nobel

Chaque année, et ce depuis 1901, sont décernés les prix Nobel qui récompensent des hommes et des femmes qui oeuvrent pour le progrès.

Commençons par un peu d’histoire

Alfred Nobel est un chimiste et ingénieur suédois, qui fut aussi à l’ origine d’une entreprise d’armement ( personne n’est parfait…). Né dans une famille d’inventeurs tous plus fous les uns que les autres ( son père inventa le contre-plaqué), il fit des études de chimie aux USA et en France. Il inventa la dynamite après des années de recherches et décida de léguer sa fortune à la fondation du Prix Nobel, qui sera remis chaque année aux personnes ayant apporté leurs pierres à l’édifice et rendu services à l’humanité toute entière ( rien que ça…) dans plusieurs domaines (paix, littérature, chimie, physiologie ou médecine et physique).

Cette année les heureux élus qui se verront décerner le prix Nobel le 10 décembre prochain (date d’anniversaire de la mort du monsieur) ont été nommés courant octobre.

Le prix Nobel de physique a été décerné à 3 astrophysiciens pour la découverte de la première exoplanète ( un peu comme la terre… mais plus loin). Depuis celle-ci, aperçue en 1995, plus de 4000 ont été répertoriées. Une exoplanète est une planète extérieur au système solaire qui se trouve dans la zone d’habitabilité ( distance à l’étoile suffisante pour que la planète abrite de l’eau liquide). On peut donc espérer y trouver un potentiel nouvel habitat pour l’humanité ou même des formes de vie extraterrestre.

C’est encore 3 chercheurs qui ont reçu le prix Nobel de chimie pour leur recherche ( et même amélioration ) de la batterie au lithium ( dans les téléphones où les piles par exemple). Voici un résumé ( et une simplification) du fonctionnement de la batterie lithium : des réactions chimiques vont contraindre les ions lithium à se déplacer de la borne composée de graphite vers la borne composée de dioxyde de cobalt ; ça, c’est pour la phase de décharge, lors de la charge… C’est l inverse.

Ces 3 chercheurs ont donc, depuis les années 70, amélioré cette réaction chimique, en utilisant d’autres métaux comme du manganèse ou encore en liant le lithium avec du phosphore et du fluor, afin d’augmenter le rendement et la durée de la batterie au lithium.

Pour ceux qui sont toujours là, on va passer au prix Nobel de physiologie ou médecine.

3 chercheurs, ( quel manque d’originalité !… non en fait c est parce que généralement les recherches ne sont pas menées par une seule personne, mais par toute une équipe de chercheurs, donc on le décerne aux personnes ayant dirigé les recherches.) donc ces chercheurs ont travaillé sur l’oxygénation des cellules. C’est à dire comment les cellules réagissent en fonction du taux d’oxygène dans leur milieu.

Et maintenant place à la littérature !

Deux lauréats ont été nommés cette année car le prix de 2018 avait été reporté à cette année après des accusations de corruption envers Katarina Frostenson ( une membre de l’Académie suédoise) et d’aggressions sexuelles envers son époux Jean-Claude Arnault. Mais qu’est-ce que cette affaire a à voir avec le prix Nobel de littérature, me direz-vous ?! Eh bien c’est cette même académie suédoise ( salie par cette affaire) qui décerne le prix. Bref !

La lauréate 2018 est Olga Tokarczuk, une écrivaine polonaise qui a tendance à critiquer le gouvernement polonais ( qui se trouve être d’extrême droite). Celui de 2019 est un autrichien, Peter Handke, un auteur hyper connu dans la littérature germanophone ( plus d’une quarantaine d’oeuvres publiées).

Anti-interventionniste, il est critiqué par certains pour ses positions sur la guerre de Yougoslavie.

Nous voilà arrivés au dernier, le plus attendu, le plus prestigieux, le célèbre prix Nobel de la paix !

C’est, à la grande surprise générale, le Premier ministre éthiopien qui s’est vu récompensé cette année. Donc pas de Donald Trump ni de Greta Thunberg mais un homme qui essaye d’enrayer les conflits entre l’Érythrée et l’Éthiopie et qui a engagé un processus de paix avec son homologue érythréen. Décerner le prix a Abiy Ahmed permet aussi de mettre en lumière le conflit trop peu évoqué par les médias français ( voir européens).

D’aucuns diront que certaines disciplines sont absentes des prix Nobel telles que les mathématiques, les sciences du numériques ou les sciences sociales. Mais la plupart d’entre elles ont l’équivalent d’un prix Nobel ( médaille Fields, prix Turing). Ces prix favorisent aussi beaucoup les pays européens qui ont reçu 561 prix, contre 115 pour l Asie avec la Russie et l Océanie, 431 pour l’Amérique, dont 383 pour les USA et seulement 25 pour l’Afrique…

Les femmes sont largement sous représentées ( 40 prix contre 766 pour les hommes).

Malgré leurs défauts les prix nobel mettent en lumière les travaux de personnes qui aident et qui aideront à faire avancer la recherche, la science, l’art et la paix à l’échelle mondiale.

Cécilien

(images libres de droit sur pixabay.com)