Combien de fois avez-vous vu des infos type « ce laboratoire a découvert.. » ou « une étude révèle que… »? Le journalisme, dont le but est d’informer la population des actualités a parfois bien du mal à traiter de la science, vulgarisation ou fake news, la ligne est parfois très mince, accidentellement… Ou non.
La science tient une place importante dans notre société, de vos téléphone à votre maison, de votre hamburger au supernovas, mais une place secondaire, voire tertiaire dans vos journaux, papier ou en ligne, laissant plus de place à des sujets qui sont plus lus : politique, potins, mode, sports…
Pour rendre plus « lisible » la science, les journalistes doivent avoir recours à ce que l’on appelle la vulgarisation scientifique (simplifier pour mettre à la porté de tous). C’est une manière tout à fait respectable de traiter la science : il serait en effet complexe d’expliquer en détails les fonctionnements du moindre mécanisme et dommageable de faire que le journal soit un cours de svt supplémentaire. Quand elle est bien faite, la vulgarisation est un outil puissant permettant d’informer la population et d’inspirer de futurs chercheurs.
Cependant, à force de simplifier, de l’information se perd, ce qui arrive de plus en plus au cours du trajet de l’information, les articles ayant en effet tendance à vulgariser un article qui a vulgarisé un article qui a vulgarisé une étude scientifique.
L’information principale s’en trouve donc modifiée et le trait exagéré, parfois intentionnellement, surtout dans les journaux numériques, où le sensationnel est roi. Il est donc de votre devoir en tant que lecteur de faire attention à vos sources. Privilégiez les études scientifiques au journaux sensationnalistes :
Une erreur commune des journalistes est aussi, quand ils le font, de ne s’appuyer que sur une étude, or les études ont tendance à se contredire, à avoir parfois des résultats erronés. II est fondamental de s’appuyer sur un ensemble d’études pour émettre un bilan balancé, en effet si une étude atteint une conclusion contraire au consensus, il ne faut pas crier à la révolution, d’autres scientifiques vont se charger d’analyser l’étude, trouver ses failles et permettre de confirmer ou non la nouvelle théorie. Multiplier les sources est que nécessaire à la réalisation d’un article de qualité.
La success-story d’une fausse information scientifique
Pour illustrer ceci, prenons l’exemple la mémoire de l’eau, étude expliquant que l’eau aurait une mémoire de tout élément chimique avec lequel elle serait entrée en contact, et en garderait ses propriétés, saint Graal des partisans de l’homéopathie. Hors cette étude, largement répandue par les médias s’est avérée complètement aberrante du point de vue scientifique, les expériences impossible à reproduire. L’important conflit d’intérêt et l’absence de vérifications par d’autres scientifiques de l’étude ont confirmé la fausseté de l’étude. Cependant, cela ne l’empêchera pas de faire la Une du monde puis objet d’un documentaire sur France 5. Aujourd’hui, la mémoire de l’eau est encore affirmée comme vérité scientifique par beaucoup, et l’homéopathie utilisée régulièrement par 36 % des Français…
Maxime (texte et infographie)
Les réflexes à prendre
En tant que lecteur, il est important de vérifier la véracité d’une information, cela peut paraître compliqué, voila pourquoi je vais vous donner quelques astuces pour y voir plus clair.
– croisez les informations : regardez ce que d’autres journaux en disent, lisez les résumés de plusieurs études, bref multipliez les sources et les point de vue.
– remontez à la source : surtout en ligne, allez vérifier les sources de l’article, puis remontez à la source de cette source, ainsi vous verrez rapidement si l’information initiale provient d’une étude et si oui comment l’information a été déformée, ou bien si l’information provient d’un journal humoristique et/ou satirique.
– vérifiez la fiabilité de la source : une fois arrivé à la source, vous pouvez vérifier la fiabilité de cette dernière via des outils comme le décodex du monde ou bien le site hoaxbuster… Enfin, pour les plus scientifiques d’entre vous :
– vérifiez la méthodologie de l’étude : L’étude a-t-elle un échantillon de participant assez grand ? L’étude a-t- elle un protocole précis ? Est- il répliquable ? La différence avec le témoin est-elle significative ? Le facteur étudié est- il le seul qui a changé ? L’étude a-t- elle été étudiée par des pairs ?