Bon. Un petit retour à la consommation, mes amis.es, s’impose deux mois après la Saint Valentin. Alors non, je ne vais pas en parler. En revanche, je vais vous parler de Jordan et Jason tous les deux en kiffe sur Jennifer qui a déjà eu une histoire avec son ex Marcus qui lui-même est tombé sous le charme de Sabina, la meilleure amie de Jennifer, alors en froid avec cette dernière puisqu’elle préfère céder à la passion de l’amour plutôt que de… c’est super intéressant non ? C’est un peu la PDM sans l’écriture (tmtc les littéraires (quant aux scientifiques, lire vos cours de maths sera plus intéressant (quant aux autres, lisez la PDM))). Ceci étant dit, je compte plutôt exposer mon regard sur ce genre télévisuel dont vous avez pu déduire la spécificité : La téléréalité. PS : oui mon intro est claquée, j’ai pas un master de journalisme (j’ai pas de master en fait).
Vous avez tous déjà vu dans votre vie ou entendu parler de téléréalité. C’est donc un genre télévisuel qui met en scène des personnages (composés de célébrités et de personnes anonymes) autour d’une fiction (rarement palpitante) et dans lesquels ces acteurs vont devoir jouer un rôle que la production leur attribue et le poursuivre tout le long de la trame. Avant de parler de toutes ces caractéristiques, faisons un point sur les différentes catégories de la téléréalité :
– le classique : il n’a pas vraiment de nom (il vient de l’anglais reality show) et il consiste à isoler des candidats dans un lieu et un temps précis pour que les téléspectateurs puissent observer leurs comportements et leurs relations évoluer. Par exemple, les fameux « Anges » (à Marseille, chez les Ch’tis, à Ibiza, à la montagne, sur la lune… n’importe où en fait). Petite remarque : c’est très (trop) proche de la tragédie classique les gars (désolé encore pour les analphabètes passionnés d’algèbre ! pour votre culture G en passant ça c’est du Boileau : « Qu’en un lieu, en un jour, un seul fait accompli / Tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli. »).
– le télé-crochet : malgré son nom très ringard, il est très populaire. Il consiste à mettre plusieurs candidats en compétition (de chant essentiellement), et le vainqueur gagne la possibilité d’enregistrer un album. Eh oui, « Star Academy », « L’école des stars », ou bien « The voice » sont de la pure fiction.
– une autre catégorie réunit des candidats anonymes avec des artistes (pour chanter ou danser) comme « Danse avec les Stars », ou « La France a un incroyable talent ».
– certaines téléréalités placent les candidats dans un milieu extérieur qu’ils ne connaissent pas comme un genre de survie : « Le trésor de Patagonie », « Koh Lanta », « Pékin Express » ou encore « The Hunger Games » (nan j’déconne , n’empêche que c’est pour bientôt).
– après, il y a juste des émissions uniques en leur genre (ce qui est différent d’une émission de qualité tout de même) : « Pascal le Grand Frère », « Super Nany », « L’amour est dans le pré »…
Voilà. Après ce petit répertoire, parlons du fonctionnement pour saisir l’envers du décor. Il faut savoir que concernant le budget et la rémunération de ces émissions, les productions font énormément de bénéfices et sont très rentables pour les chaînes de télévision.
En effet, les (pseudos) acteurs qui sont anonymes sont peu rémunérés, contrairement aux célébrités. De plus, il n’a que très peu d’effectifs dans la réalisation et dans la captation car le scénario est inexistant. Et surtout, ce genre d’émission attire massivement les téléspectateurs.
C’est donc pourquoi toutes les chaînes en France s’attachent sérieusement à la téléréalité qui fait incroyablement bien fonctionner la télévision.
Pour une moyenne de 700 000 € de factures du tournage, chaque émission peut faire rapporter à la chaîne plus de 2 000 000 € alors qu’une autre émission ne rapporte qu’environ la moitié de cela (selon Le Monde).
Dans l’évolution de la TV en France, certaines chaînes ont été créées pour ce genre de visionnages alors que ce qui était dit « sérieux » restait sur la première chaîne privatisée par l’Etat.
Mais désormais tout est mélangé : il peut très bien y avoir ce genre de diffusions « sérieuses » comme le journal de 20h sur TF1, et on peut autant regarder « Koh Lanta ». J’ajouterai une remarque : c’est bien pour le rendement que les producteurs et les diffuseurs tentent d’échapper à plusieurs procès concernant certaines émissions. Certains candidats qui ne sont pas payés par exemple. Ou encore des « accidents ». En 2013, dans « Koh Lanta », Gérald Babin meurt d’une crise cardiaque, suivi par le suicide du médecin du programme. Bien que cette affaire ait été portée devant l’instruction judiciaire de Créteil (Val-de-Marne), les dirigeants de productions n’ont même pas été mis en examen, et l’émission n’a rien fait d’autre que de trouver un accord financier avec les proches du candidat, et d’interrompre seulement quelques mois la saison.
Ce sujet est quelque peu révoltant, mais tournons notre regard sur nous-même, consommateurs. Bon si des gens n’ont vraiment jamais vu de téléréalité de leur vie, essayez d’imaginer, sinon cette conclusion n’a aucun intérêt pour vous. Si ce n’est nous-même, on connaît bien des proches qui regardent de la téléréalité tout en râlant ou en se moquant de ces sacrées têtes de cons. On dit souvent d’ailleurs lorsqu’on regarde ce genre d’absurdité que c’est pour « se vider le cerveau »… L’image est bien choisie dans cette expression : ce n’est pas ce que veulent les consommateurs que de se faire extraire toute leur cervelle et ainsi perdre la vie. Mais cette phrase révèle quand bien même une part de vérité. L’un des premiers grands succès de la téléréalité, produit par Endemol, s’appelle « Big Brother » (qui fait référence au roman 1984 d’Orwell) est tout de même un parfait exemple de cette belle ironie qu’est la surconsommation télévisuelle : on est observé de partout et on observe tout le monde.
Pour conclure sur une touche moins fantaisiste, il y aurait en résumé deux types de consommateurs.rices auxquels s’attendent les producteurs de téléréalité :
-celui/celle qui s’identifie dans les candidats et dans l’histoire.
-celui/celle qui, en se moquant des personnages faibles d’esprit, se différencie sans le savoir d’une classe sociale qu’il juge trop bête, trop populaire (voire trop pauvre) pour lui/elle.
Quel est le pire des deux cas ? (PS : oui ! ma conclu est aussi torchée que mon intro, si t’es pas content, va lire la BD au dos, ça se lit vite, c’est du dessin, c’est sympa et c’est pas de moi parce que je sais pas dessiner non plus !)
César (illu. de Marie)