Nous crions à l’injustice ! Les scientifiques reconnus sont la plupart du temps des hommes ! Il n’y a rien qui vous choque ? Non ? Le fait est, ce sont uniquement des hommes. Je veux bien croire que la science fut pendant longtemps et même très longtemps (trop longtemps) un domaine exclusivement masculin. Mais, je refuse de croire qu‘en 2500 ans de recherche, il n’y ait que Marie Curie qui marque nos esprits en tant que femme chercheuse/scientifique.
Nous vous proposons donc un panel exclusivement féminin qui vous permet d’apprendre à connaître des femmes qui ont changé l’Histoire.
Premièrement, Rosalind Franklin. Cette Anglaise a tout simplement révolutionné le monde de la génétique ! La molécule en double hélice qui détient l’information génétique c’est ?…Bah oui l’ADN ! En 1951, elle travaillait dans le labo de John Randall sauf que le coco il est plutôt misogyne ++. Puis un jour, Rosie, elle a l’idée de projeter les ondes de rayon X sur des cellules du vivant.
Grâce à ces expériences, elle arrive à différencier une forme A et B de l’ADN. C’est pas un petit détail mais elle quitte le laboratoire où les tensions étaient trop importantes pour elle. Figurez vous que quelques temps plus tard, non pas un mais bien deux prix Nobel ont été accordés pour cette découverte…. à des hommes ! James Watson et Francis Crick, deux collègues de Rosalind se sont vus honorés d’une des plus grandes récompense dans le domaine de la recherche. Les deux bonhommes n’ont jamais reconnu avoir usurpé le travail de la scientifique à son insu.
Pour la remercier de son aide à la communauté scientifique, on a choisi de nommer le prochain robot martien comme elle ! L’hommage aurait été trop grand d’appeler une rue à son nom puisqu’après tout ce n’était qu’une femme, n’est-ce pas?
Cecilia Payne est encore une femme dont la découverte est souvent oubliée. Tout d’abord, sachez qu’elle est la première femme à avoir été autorisée à exercer son métier de professeur à temps plein à Harvard.
Dans le même registre, elle est aussi la première femme chef de département dans l’université de renom. Autrement, elle découvre que les étoiles sont constituées de gaz et sont donc des entités différentes de la planète Terre contrairement à ce que pensait le reste du monde à cette époque.
Ada Lovelace naît en 1815 à Londres. C’est son père, Lord Byron, qui fit en sorte que la jeune fille ait une éducation approfondie en mathématiques et en sciences, fait particulièrement rare au début du 19e siècle qui mérite d’être souligné. À 17 ans, elle rencontre Charles Babbage, inventeur de la machine à calculer.
Après s’être mariée et avoir donné naissance à 3 enfants (la vie de famille avant tout), elle retrouve son premier amour, les mathématiques. Elle traduit d’abord un mémoire sur la machine analytique de Babbage avant d’étoffer l’article en ajoutant des notes faisant plus de trois fois le texte original. Dans la dernière note, elle écrit le premier algorithme, servant à calculer les nombres de Bernoulli, souvent considéré comme le premier véritable programme informatique au monde car il est écrit dans un langage destiné à être exécuté sur une machine.
De plus, ce programme comporte la première boucle conditionnelle. Plus tard, Ada Lovelace décrit dans une note la possibilité pour “la machine” d’aller au-delà des mathématiques et d‘être appliquée aux sciences et même à la musique. Elle meurt en 1852 à l’âge de 36 ans et le monde ne se souviendra que de Charles Babbage.
Il fallut attendre les années 1930 et Alan Turing pour que ses rêves deviennent réels.
Lise Meitner est une physicienne autrichienne née en 1878. Elle intègre après son doctorat l’Université de Berlin à titre exceptionnel, l’université allemande n’étant pas encore ouverte aux femmes. En 1923, elle découvre la transition non-radiative. Cette transition est aujourd’hui connue sous le nom d’effet Auger, en l’honneur de Pierre Auger, un scientifique français qui fit cette découverte… deux ans plus tard ! Et ce n’est pas tout !
Elle découvre avec son associé, Otto Hahn la fission nucléaire (rien que ça !). Cependant à cause du contexte politique (montée au pouvoir du régime Nazi tandis que Meitner est juive) et surtout de son genre, la découverte est attribuée à Hahn et son assistant Strassmann. Otto Hahn reçoit même en 1944 le prix Nobel de chimie.
Elle finit tout de même par avoir la reconnaissance méritée pour son travail et reçoit de nombreux prix, dont, comble de l’absurde, le prix Otto Hahn !
La communauté scientifique a encore du mal à reconnaître pleinement les erreurs passées à l’égard de la gente féminine. Beaucoup trop de femmes se voient oubliées par la société scientifique. Ce phénomène lui même théorisée par une femme (évidemment) s’appelle l’effet Matilda en référence à Matilda Joslyn Gage, une militante féministe. On parle dans notre article de quatre femmes mais la science prolifère de cas similaires.
De plus, ce phénomène existe certainement toujours, et l’on ne s’en rendra compte que dans des décennies quand d’autres jeunes journalistes en herbes publieront un article sur les femmes oubliées dans la science !
Lénaïg et Apolline (illu. d’olympe)