We hate you please die : l’interview

Pour découvrir la nouvelle salle de concert lorientaise : l’Hydrophone, située à la Base, nous sommes allés au festival des Indisciplinées lors de la soirée du 2 novembre. Au programme du festival de la MAPL (Musiques actuelles au Pays de Lorient), du punk/garage avec We Hate you please die, Deware et Frustration. On n’a pas été déçus !

Nous avons adoré la salle ! Elle est très particulière alliant une déco et du matos moderne avec les vieux pans en bétons armé du bunker. L’ambiance était folle, la salle pleine et la musique géniale ! Nous vous conseillons d’aller y jeter un petit coup d’oeil ! A cette occasion, nous avons eu la chance d’interviewer We hate you please die, groupe punk/rock/garage de Rouen (merci la MAPL!). Le groupe est composé de Mathilde à la batterie, Raphaël au chant et à la guitare, Chloé à la basse et Joseph à la guitare (et aussi Guillaume, leur ingé son !)

Comment vous êtes vous rencontrés ?

Rapha : Avec chloé ça fait plus de 8 ans qu’on se connaît. On s’est rencontrés quand je suis arrivé à Rouen dans une soirée et on s’est tout de suite dit qu’on ferait de la musique ensemble. A la base, c’était pas vraiment du rock, on est passé par plein de styles différents. On a fini par vouloir faire un son un peu « pète la gueule » donc on a fait des maquettes. Ensuite j’ai rencontré Joseph. On est jardin mitoyen et je l’ai entendu jouer de la guitare, je l’ai invité à prendre une bière, lui ai montré les maquettes et ça lui a plu. C’est lui qui nous a présenté Mathilde.

Mathilde : J’avais rencontré Joseph par un site de rencontre de musiciens. Il m’a présenté Rapha qui m’a envoyé un mail, on a fait une première répet’ et ça a marché.

Quelles sont vos influences ? En avez vous des différentes ou écoutez-vous la même chose ?

Mathilde : On a tous des influences différentes mais on se rallie sur le garage. Par exemple j’écoute du System of a down, Raphaël écoute Lomepal….

Chloé : Et moi j’écoute quoi ?

Mathilde : Des chansons de gothique de prison…(rires)

Chloé : J’écoute pas mal de post punk et je suis carrément fan de Frustration, le groupe qui va jouer ce soir en dernier, donc je suis contente de les voir pour la première fois sur scène !

Pourriez vous nous raconter une anecdote de scène ?

Mathilde : Je vous laisse raconter celle de rock en scène parce que la je suis dans le fouère… (rires)

Rapha: Vous l’avez cette expression ? C’est comme être dans le gaz… Rock en scène, c’est massif, c’était la première fois qu’on jouait sur une grande scène comme ça. Pendant le concert, je suis parti en slam, sauf que quand tu joues dans des bars ou des petites salles, tu peux revenir vite sur ton point de départ… Je suis parti tellement loin que au moment où je devais chanter, impossible de retourner sur scène ! J’essayais de faire des signes aux gens mais personne ne comprenait donc je suis arrivé beaucoup trop tard…

On a cru comprendre que vous avez joué il y a un an au Galion ? ça vous avait plu ? ça vous fait quoi de revenir à Lorient ?

Joseph: ça fait carrément plaisir de recroiser des gens qui étaient déjà là la première fois, qui reviennent et qui nous disent qu’ils aiment nous voir dans un lieu plus grand.

Rapha : Surtout que c’est une super de salle le Galion ! Le patron s’arrange bien pour produire des gros noms qui ne sont pas évidents à avoir dans des petites salles donc on était plutôt content de jouer là bas.

Que pensez vous d’Hydrophone ?

Rapha : Ca fait depuis longtemps qu’on n’a pas eu de concert aussi cool, les gens dansaient dès la première chanson, trop bien !

Mathilde : On ressort de deux trois concerts où les gens étaient un peu moins réceptifs…. Donc ça fait plaisir ! En tout cas c’est une putain de scène, le son est hyper clean, ça faisait longtemps qu’on ne s’était pas autant donné à fond ! En plus la prog est super !

Rapha: Dewaere, on vient de découvrir mais Frustration… C’est des monstres sacrés ! Je vous laisse imaginer que dans notre tête, on se dit qu’on est dans la loge à côté de gens qu’on aime depuis des années et on joue maintenant avec eux… Ca fait toujours un peu bizarre !

Est ce que vous avez déjà joué à l’étranger ? Sinon aimeriez-vous ça ?

Mathilde : Pour l’instant on n’a pas encore cette chance mais on a des dates prévues en Belgique.

Joseph : On va peut être jouer en Allemagne aussi.

Chloé : On aimerait bien jouer en Angleterre, on a un copain à Brighton qui pourrait peut être nous programmer sur une petite tournée…. Brighton, Londres… Ca serait vachement cool !

Rapha : Mais sinon dans l’idée oui, c’est un peu le côté gratifiant du métier, se balader et tout… Même si on voit pas grand chose derrière les vitres du camion, on n’a pas le temps de visiter les villes, de profiter, parler aux gens…. Du coup, à part les autoroutes et les nationales on voit pas grand chose… très belle nationale à Lorient !

Depuis quand enchaînez-vous les dates ? C’est pas trop dur ?

Joseph : Depuis le printemps, on fait plus de dates mais comme Mathilde passait son bac, jusqu’à fin juin elle n’était pas hyper dispo. Depuis début septembre, on a dû faire une vingtaine de dates et on en a encore une quinzaine jusqu’à noël. Sinon la route ça fait partie du métier…

Rapha : J’adore la bouffe des aires d’autoroutes… (rires)

Joseph : Les sandwich triangles…

Mathilde : On est tous végétariens donc parfois c’est la galère, en plus c’est cher….

Est -ce que vous avez des projets en cours ?

Joseph : On a un deuxième album qui est en composition et qu’on va, je pense, sortir l’année prochaine.

Rapha : On a quasiment fini de l’écrire, maintenant il faut un label. On avait créé notre propre label qui s’appelle “kids are lo-fi records” pour notre 1er album parce que c’est difficile d’en trouver un…Il nous sert maintenant à faire sortir d’autres groupes.

Comment se passent les séances d’écriture ? Y en a t’il ?

Mathilde : Souvent ça commence par Joseph qui compose des trucs (regard de Joseph), enfin de « très jolies musiques ». Il nous envoie les maquettes et ensuite on peaufine ça en répet’ pendant que Raphaël trouve les paroles.

De quoi voulez vous parler dans votre musique ?

Rapha : On essaye de faire de la musique qui soit pas trop moralisatrice mais on aime bien dénoncer les choses qui nous énervent. On voit tous les jour passer des trucs sur nos fils d’actus, réseaux ou la télé qui nous font nous demander : on fait quoi ? L’exploitation animale, la vente d’armes, l’exploitation des hommes…..C’est la grande dissonance de vivre dans une société pourrie et d’y contribuer, même malgré nous… Par la musique, on essaye de trouver une solution, la musique nous permet de reconnaître que c’est la merde, de chercher des solutions, c’est un peu ça notre thématique… J’ai plombé l’ambiance. (rires)

Du coup, pourquoi “we hate you please die”?

Mathilde : De base, ça vient d’Edgar Wright, celui qui a fait la trilogie Cornetto. Il a fait un film qui s’appelle” crash and the boys” qui est adapté d’une bd. Dans ce film, y a un moment où on voit une battle de bands. Un des mecs se prend la tête avec quelqu’un dans le public et lui dit “cette chanson elle est pour toi, elle s’appelle “we hate you please die””, ça nous a fait beaucoup rire à l’époque.

Est-ce que vous avez des personnages sur scène ?

Mathilde : Pas du tout.Y’a pleins de groupes dans lesquels c’est un peu forcé et où tu sens qu’ils jouent un personnage, mais nous on est naturels. On me dit que je fais la gueule, mais si je suis stoïque c’est que je suis concentrée…Je kiffe à mort mais ça se voit pas !

Pour finir, comment vous décririez vous en 1 mot ?

Mathilde : Rock and Roll !

Joseph: ça fait trois mots. (rires)

Rapha : Dissonance cognitive.

Grand merci !

Les WHYPD seront en concert à Saint-Malo à la Nouvelle Vague le 19 décembre prochain et à Saint-Brieuc le 14 février 2020. On ne peut que vous inviter à vous y précipiter !

Capucine, Clément et Margaux (illu. de Margaux, photo de clément)